Le secrétaire italien
		Carr, Caleb Edition : Presses de la Cité 2006, 266 pages ISBN : 2258069114 19 €

Quand un télégramme codé de Mycroft Holmes arrive au 221 B Baker Street, enjoignant son jeune frère Sherlock et le docteur Watson de partir toutes affaires cessantes, ces derniers n'hésitent pas une seule seconde. Bientôt, ils comprennent que la reine est en danger et que deux de ses employés ont été assassinés dans des circonstances plus qu'étranges.

Les scènes de crimes laissent penser que le fantôme d'un secrétaire infortuné de l'ancienne reine d'Angleterre est revenu au Palais d'Hollyrood House pour se venger. Le personnel du palais tremble pour sa sécurité et son travail, alors que les villageois rapportent des histoires de sang qui ne sèche jamais et de fantôme chantant l'opéra. Il n'en faut pas plus à l'esprit survolté de Sherlock Holmes pour se jeter à corps perdu dans l'enquête. De plus, l'implication de son frère dans l'affaire ne fait qu'aiguiser son excitation.

Sherlock Holmes et le docteur Watson revivent sur la plume de Caleb Carr. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie de lire ce roman. Cependant, quand on attend beaucoup d'un livre, on coure le risque d'être déçu. Ce ne fut pas le cas en l'occurrence, loin de là. L'auteur a repris les habitudes narratives de Sir Conan Doyle. Ainsi, les aventures sont contées du point de vue du docteur Watson qui ne manque pas de faire part au lecteur de sa perplexité quand aux méthodes et au comportement de Sherlock Holmes. L'approche élémentaire du détective au détriment de l'étude psychologique est également reprise. De tout temps, Holmes se fichait éperdument du cui bono*, la chose ne change en rien dans cette nouvelle aventure.

Originellement écrit pour un recueil de nouvelles, Le secrétaire italien est une nouvelle qui a pris tellement d'ampleur qu'elle a été publiée indépendamment du reste de l'anthologie. On murmure que les héritiers de Sir Conan Doyle en personne auraient demandé à Caleb Carr de reprendre le personnage du premier criminologue littéraire et franchement, ils ont eu raison.

*Cui bono : à qui cela profite