Rai, la légende des héros de la guerre galactique (Tome 1)
		Manabe, Joji Edition : Kami 2006, 192 pages ISBN : 2-35100-058-7 8,95 €

Après la chute de l'ancien empire, les seigneurs de guerres se battent pour conquérir un territoire qui leur est propre. Mais le Danjou Hiki, lui, entreprend de rassembler ses armées pour reconquérir, unifier et pacifier l'intégralité de l'ancien empire. En attaquant le royaume de Sakura, Hiki termine la conquête de l'ancien empire du nord. Cela fut rendu possible grâce aux exploits de ses soldats, dont un certain Ryuuga Rai, de la 8ème infanterie de Marine. C'est lui qui, au cours d'un combat singulier, tua le Danjou Asou Shuzen, et rapporta sa tête à son chef de guerre. La fille du Danjou vaincu fut capturée et ramenée à Hiki. Celle-ci était en effet indispensable à ses plans, car Shimon est la seule personne survivante à être de sang royal. Lors de la cérémonie de victoire, le Chef des Armées Hiki fut alors provoqué et perturbé par cette jeune femme, puis par le jeune et fougeux soldat venu réclamer une récompense pour les actes de son unité décimée au combat. Mais cela est très mal vu dans l'armée.

La couverture et le titre de Rai sont une grande source de contradiction pour le lecteur. De prime abord, un jeune homme en armure traditionnelle des samouraï du japon, portant sabre à la main. De l'autre, un sous-titre "La légende des héros de la guerre galactique". Du space-opéra avec des costumes moyen-âgeux ? Voilà un pari audacieux pour un sacré mélange des genres chez Joji Manabe. Et dès les premières pages, on retrouve la présentation de l'univers comme on pourrait la retrouver dans Star Wars. Mais les premières planches auraient tout aussi bien pu être tirées d'un manga historique à la Kenshin ou Vagabond. L'ambiance y est purement du genre médiéval du Japon comme les titres des chefs de guerre, les costumes et les traditions nous le font indéniablement remarquer. Les arrières-plans par contre présentent l'intérieur de bâtiments ultra modernes, annonciateurs d'une technologie très avancée.

L'essentiel du récit est porté sur le désir de retrouner à l'ancien empire, et la galaxie s'organise autour de deux grandes puissances. Une grande bataille s'annonce quand la reine du Chi vient dans la capitale du Danjou Hiki pour le narguer et le provoquer. Et voilà le chef du nord forcé pour son honneur à attaquer l'empire du sud plus tôt qu'il ne l'avait prévu, et nombreux sont à craindre un piège rendu possible par la méconnaissance du terrain qu'ont les officiers du nord. Dans la deuxième partie de ce volume, l'auteur présente les grands vaisseaux qui rendent possibles ces conquêtes spaciales. Ces derniers semblent tous droit sortis d'un mélange entre l'Arcadia d'Albator de Leiji Matsumoto et un bras d'armure d'un guerrier japonais.

Quant aux rôle des femmes dans tout cela, il est traité de façon par trop superficiel. Entre Shanon et Leila, fille d'Hiki, tout diffère autant physiquement que mentalement... sauf l'attirance qu'elles semblent toutes deux avoir pour Rai. L'auteur avoue lui-même dans sa postface qu'il a créé ces personnages féminins pour mettre en valeur les personnages masculins, contrairement à son habitude.
En tout cas, si seules trois femmes sont présentées, les trois ont un caractère bien trempé.

Pour terminer, il est à noter l'effort des éditions Kami pour nous présenter des petites anecdotes dans le récit. Ainsi le lecteur apprend la pronnonciation correcte de Ryuuga Rai (c'est à dire Lyuuga Lai), ou encore que "santé" se dit "kanpai". Seul défaut, un prix élevé. A vous de juger si l'originalité de l'oeuvre en vaut la chandelle.