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Dororo (Tome 1) |
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Tezuka, Osamu Edition : Delcourt, Collection : Ginkgo
2006, 202 pages
ISBN : 2-7560-0170-8
7,95 € |
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Le seigneur Daïgo, un important chef de guerre, arrive un jour dans un temple où l'attend le supérieur des moines. Il exprime le désir de dormir en observant les statues du pavillon des Enfers. Celles-ci, au nombre de quarante-huit, sont en réalité les réceptacles de démons. Alors le seigneur Daïgo leur propose un pacte, se déclarant prêt à offrir n'importe quoi en échange de devenir le maître du pays. Et les démons acceptent en échange du nouveau-né de Daïgo. Celui ci aura 48 parties de son corps qui lui seront retirées, une par démon. Rentré chez lui, le seigneur de guerre prit le nouveau-né, à l'allure d'un monstre sans yeux, nez, membres.. et sous l'oeil de sa femme, il le met dans un panier à la dérive de la rivière... L'histoire aurait pu s'arrêter là sans un brave médecin qui recueille le petit être à peine humain chez lui. Voici l'histoire de Hyakkimaru, un samouraï trés étonnant, aux pouvoirs bien étranges. Attirant toujours à lui démons et esprits, il apprend l'art du sabre par lui-même, ainsi qu'à regarder avec les yeux de l'esprit, entendre avec le coeur. Son père, un homme aux grands talents, lui a fabriqué des membres artificiels pour combler les parties du corps qui lui manquent. Il a rajouté aussi quelques attributs différents pour bien se défendre contre les démons qui le recherchent. Depuis son départ, il a vaincu 15 des 48 démons qui possèdent de ses organes, et à chaque mort il a récupéré la partie manquante que le démon détenait. Dans le récit, cet homme devenu solitaire par la folie des hommes rencontre un petit garçon impertinent, avec beaucoup d'anachronismes aussi, qui décide de suivre le guerrier partout pour lui dérober son sabre caché dans son bras droit. Quand on lit ce résumé, on pourrait croire que ce livre est récent. Et pourtant il n'en est rien ! Surnommé "le dieu du manga", Osamu Tezuka né en 1926 était destiné à être médecin. Mais entre le dessin et la médecine, le succés de Shin Takarajima (La nouvelle Île au trésor) en 1947 finit par le décider. Il enchaîne alors les séries à succés qui restent des références actuelles : Jungle Taikei (Le Roi léo) en 1950, Tetsuwan Atom (Astro Boy) en 1952, ou encore Hi no Tori (Phoenix, l'Oiseau de feu) en 1954. Dororo (publié en 1967) est postérieur à tous ces grands succés. Lui qui a subi la guerre mondiale sait combien les hommes peuvent être les êtres les plus mauvais de la terre. Dans ce manga de samouraï, le personnage principal n'est pas celui dont le nom siège sur la couverture du livre. Il n'est pas non plus un "samouraï" mais juste un guerrier qui a appris à se servir de son sabre. Il n'aide pas les gens spontanément, préférant rester caché s'il le peut. Il sait pleurer, a ses défauts. Le monde décrit est rempli de guerre, d'esprits de vengeance et de morts. Dans ce contexte, l'amitié naissante entre Hyakkimaru et Dororo paraît rafraîchissante, même si les autres êtres humains oublient vite l'aide qu'ils reçoivent. Dororo était le premier manga du Maître Tezuka que j'ai lu. A cette lecture, j'ai compris pourquoi les auteurs plus modernes utilisent encore les codes qu'il a créé. Si les dessins sont si différents, simples et tout en courbe, l'avancée de l'intrigue elle, et l'humour réservé au lecteur fidèle de l'auteur et vraiment précurseur du ton satirique de mangakas tels que Leiji Matsumoto (Albator) ou encore Tsukasa Hôjô (Cat's Eye, City Hunter). Série courte de 4 tomes, Dororo mérite une place dans votre mangathèque.
Ecrite par , le 05 Août 2006 à 15:08 dans la rubrique .
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