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Coq de Combat (Tome 14)

 
  Hashimoto, Izo & Tanaka, Akio
Edition : Delcourt, Collection : Akata 2006, 220 pages ISBN : 2-7560-0075-2 7,13
 

« Où est Ryô Narushima ? » Six mois après son duel contre Sugawara personne ne sait ce qu'il est advenu de lui. Dès les premières images, le lecteur se laisse guider vers le néant, l'oubli, puis une ville apparaît. Ses lumières déchirent l'obscurité et l'on découvre ses immenses buildings, ses néons, le bonheur pour certains. Un indice : le texte est en chinois.

Nous avons changé d'univers. Le regard se tourne vers les cieux, puis, au détour d'une page, cest le choc. Un rat nous fixe et nous ramène à la réalité. Le lieu de l'action a changé, mais son monde reste identique. Nous sommes dans les bas-fonds. Qu'importe le pays, les égouts eux ne changent jamais. Un fumeur d'opium récite un poème sur l'alcool, alors qu'un peu plus loin un ivrogne s'endort dans un caniveau. Ici coexistent l'horreur et le sublime, mais le plus souvent c'est de l'horreur que naît le sublime. Les images défilent et nous annoncent le futur de notre héros invisible. Les prostituées tapinent alors qu'un peu plus loin des idiots jouent les gros bras. Sous le chapiteau le public acclame les nouveaux gladiateurs du cirque. Enfin, Ryô apparaît ; le visage grave, concentré, déterminé mais aussi triste. Le combat qui s'en suit est abominable. Cependant, il n'y a que là, provisoirement, que notre héros sourit. Une fois sa victime dévorée, Ryô se referme à nouveau avant d'enchaîner avec son autre travail : gigolo. Les prostituées et les gros bras. Ryô fait les deux ; pas par plaisir, plus seulement en tout cas. L'argent ne l'intéresse pas en tant que tel. Car, sous ses airs de fauve, d'animal ou de monstre Ryô na, en réalité, jamais été plus proche du statut d'homme.

Ce volume 14 de Coq de combat est un nouvel épisode magnifique de cette série. La profondeur du propos et son traitement ne peuvent que toucher le lecteur en âge de les apprécier. Mais ce tome marque, à notre grand étonnement, un changement radical dans la série ; peut-être même le plus important jusqu'à maintenant. Dans ce volume Ryô change de continent et rencontre un nouvel art martial, un nouvel ennemi et un nouveau maître. Concernant ce dernier point on notera avec amusement que notre héros se fait appeler le « démon » de l'orient, tout comme son ancien maître, Kurokawa. Cela n'est en rien anodin. Ryô s'affirme désormais. Il se sert de sa main gauche et libère le démon que son poing gardait enfermé. De plus, on se rappelle bien de l'opposition qu'avait montrée Kurokawa lors du combat contre Sugawara sous le dôme. Les acrobaties qu'avait effectuées son élève correspondaient, selon lui, parfaitement au cirque où il combattait. Or, voilà que Ryô se bat de son propre chef sous un autre chapiteau et qu'il cherche à acquérir les mêmes techniques aériennes que son ennemi bien qu'il les mette pourtant au niveau du cirque de Pékin. Le style des combats risque donc d'évoluer. Ce qui nous ramène à l'histoire qui prend une tournure surprenante. Bien que les éléments surnaturels se soient déjà produits (que l'on se souvienne simplement du dernier tome avec la projection de Ryô dans le néant abyssale par l'entremise du Bouddha), ceux-ci restaient largement marginaux jusqu'à maintenant. A l'inverse, dans ce volume, ils tendent à devenir courants : notamment à travers la mort de Rangsan ou par les capacités hors-normes du nouvel ennemi de Ryô. De ce fait, il est à craindre que le fragile équilibre de la série ne soit mis en péril. Nous avions en effet eu droit jusqu'ici à des combats extrêmement violents, mais toujours réalistes, car la finalité du récit était de dénoncer, à travers ces affrontement sans fards, la sauvagerie de nos sociétés et de mettre en lumière ses dysfonctionnements. Le départ du Japon marque-t-il une rupture de la trame et l'entrée dans un registre plus fictionnel et fantastique ? Voilà qui serait fort regrettable.

Ecrite par Cpatrick, le 04 Août 2006 à 16:08 dans la rubrique BD Manga .
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