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Say hello to Black Jack (Tome 1) |
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Sato, Syuho Edition : Glénat
2006, 180 pages
ISBN : 2-7234-4732-4
6,50 € |
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Fraîchement diplomé de la faculté d'Eiroku, le jeune Eijirô Saitô part avec ses grands idéaux pour l'un des plus prestigieux hôpital en tant qu'interne. Mais là ses grands idéaux vont vite déchanter. Son salaire de misère, des maitres de stages déroutants voire révoltants et un petit boulot supplémentaire où l'on se retrouve tant submergés par le nombre de patients qu'il semble impossible de tout faire à la fois... pourtant la clinique ne refuse toujours pas d'ambulances... Saitô pensait que c'était pour la beauté de la médecine... mais il se trompait lourdement : le système médical au Japon prévoit que les cliniques soient subventionnées en fonction du nombre d'actes médicaux administrés aux patients. Plus ils reçoivent, plus ils gagnent de l'argent... Prennez des jeunes étudiants en médecine de première année... déjà là ça déchante : près de 2000 candidats pour la faculté de Lillle pour 450 places en deuxième année. On en conclue que ce n'est pas réellement une première année de fac, mais une préparation à un concours d'entrée ! Parmi les étudiants, on trouve de tout : fils de médecins, bosseurs chroniques, gosses de riche qui sait pas quoi faire, et véritable passionné de médecine (plusieurs réponses possibles). Et plutôt que d'apprendre la médecine, Les étudiants passent leur temps à bachoter des choses qui sont sensés leurs servir par la suite... Résultat, les plus qualifiés ne sont pas forcemment ceux qui passent la porte de la deuxième année. Je passe les années suivantes (les externes = chair à canon des hôpitaux) pour entrer dans le vif du sujet : le passage à l'état d'interne en médecine. Qu'est ce que des internes ? Eh bien ce sont d'anciens externes avec plus de responsabilités, mais toujours très peu payés. Souvenez vous du peu de nombre de véritables passionnés qui reste, en passant. Quand un titulaire fait 39 h de travail, l'interne à ses ordes en fait 45 au moins.... ce qu'il endure sans râler puisqu'il sait que cet état est temporaire... jusqu'à ce qu'il ait son véritable diplôme de docteur en Médecine (ou parfois un peu plus... passer sa thèse peut se faire avant la dernière année). Et les internes découvrent aussi un nouvel aspect de leur métier : l'aspect vendeur de soins. Souvenons nous de ce peu de véritables passionnés, parce que c'est là qu'ils tombent sur leur deuxième os. En premier lieu, les praticiens illustres qu'on leur rabache les oreilles depuis des années s'avèrent être de misérables beaux parleurs qui passent plus de leur temps au téléphone qu'avec leurs instruments de médecine. Si leur réputation n'est plus à faire, alors c'est qu'ils n'ont plus besoin de la préserver : une petite incision montre qu'on a fait une opération... mais rien n'oblige de poursuivre puisque des internes sont là pour le faire. Pourquoi s'ennuyer à interroger tel patient, puisqu'on a la science infuse et donc qu'il fera ce qu'on lui proposera très fortement de faire. Pourquoi faire des démarches pour trouver des donneurs d'organes le plus vite possible alors qu'il y a une liste d'attente pour ça ? Pourquoi ne pas proposer un transfert vers un autre hôpital prêt à faire l'intervention tout de suite alors qu'on peut le faire patienter dans l'hôpital pour gonfler la note finale (celle de l'hôpital et celle du praticien et ce malgrès les lois internationales sur la médecines dictées par la convention de Lisbonne). Mais tout cela vous le saviez déjà n'est ce pas ? Pas ceci sans doute. Là où ce manga réalise un vrai coup d'éclat, c'est lorsqu'il décrit les refus de faire des soins pour cause de manque d'argent de la famille, lorsque les assurances ne peuvent plus suivre (ou ne veulent plus), ce refus n'étant pas toujours le fait de médecins... Le jeune Saitô l'apprend à ses dépends. L'éthique vantée par ces grands pontes ne se trouve être que le moyen de gonfler l'importance d'eux même... A côté de ça, on trouvera des véritables praticiens sous payés et dénigrés par l'indifférence (voire plus), sous peine d'être virés. La soumission est telle qu'il faudrait être heureux de se faire reprendre à l'ordre par ces professeurs. A côté de ça, on trouvera référence à des hôpitaux de moindre importance, où les soins sont de qualité malgré le manque de personnel... A côté de ça aussi, les médecins dits de famille sont submergés de travail au point de ne savoir manger le midi... et gare à eux de ne pas dépasser leurs honoraires dérisoires ! Ce manga dénonce un esclavage moderne sur une profession que la morale met au dessus de tout soupçon. J'espère que cet avis vous donnera envie de lire ce manga pour adulte (Seinen). Et je le rappelle, les systèmes français et japonais ne sont pas si éloignés... très loin de là.
Ecrite par , le 04 Août 2006 à 07:08 dans la rubrique .
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