Kamiyadori (Tome 1)
		Kei, Sanbe Edition : Kurokawa 2006, 180 pages ISBN : 2-351-42076-4 6,50 €

Dans une ville asiatique, une jeune fille entre dans une maison et tue de sang froid une jeune mère sous les yeux de ses deux enfants. Ne vous fiez pas aux apparences, cette femme était déjà condamnée par le Kamiyadori, sorte de maladie étrange calmée uniquement par un certain médicament. Le contaminé se transforme alors en monstruosité... le Traqueur les repère, et seule la Squadra a la possibilité de les tuer, et parmi elle se trouvent les "Bras droits". Gilard dit Gile "Lefty" est l'un d'eux. La jeune fille, c'est Vivi dite "Le Gadget de Lefty". C'est une étrange gamine qui passe son temps à imiter tout ce qu'elle voit autour d'elle, très précisemment.

Tout d'abord, important : C'est un manga pour adulte. Et je ne dis pas ça pour des raisons d'érotisme mais bien pour son côté violent et sans concession. Le monde décrit par Sanbe Kei est cruel, la misère y est omniprésente. On va y retrouver les inégalités raciales, les préjugés du même type, les conflits sociaux, le pouvoir de l'argent pour trouver les médicaments... A côté de cela, on peut aussi trouver de l'espoir dans Kamiyadori, comme le vieil homme donnant son violon à Vivi, ou Gile se servant de sa main gauche pour montrer son respect aux personnes atteintes en les tuant. Oui, cette phrase n'est pas claire, mais je ne voudrais pas dévoiler trop de l'intrigue pour vous l'expliquer.

Côté scénario l'intrigue, prévue pour 5 volumes seulement, se dévoile peu à peu dévoilant les facettes de la ville et de l'organisation des humains face à l'épidémie d'une ampleur démesurée... côté dessin, l'auteur s'est inspiré des mandalas pour ajouter de superbes illustrations parfois dans le cadre même de l'histoire. Anecdotiquement, il se dit aussi grand amateur de maquette dont il se sert pour inspirer ses planches.

En conclusion c'est un manga dérangeant, qu'il faut lire avec du recul pour mieux comprendre les intentions de l'auteur. La façon dont les humains traitent les porteurs de Kamiyadori fait immédiatement penser aux grandes maladies qui déciment notre propre monde. Parions que les tomes suivants gagneront en puissance.