Le Grand Vaisseau
		Reed, Robert Edition : Bragelonne 2006, 400 pages ISBN : 2-9155496-8-0 22 €

Le Grand Vaisseau est gigantesque, de la taille de Jupiter. En son sein se trouvent des milliers de salles parfois aussi grosses qu'une lune. Venu des confins de l'espace, vers une destination inconnue, il s'est approché de notre galaxie. Après une guerre terrible les hommes en devinrent les maîtres. Ils ont alors décidé de s'en servir. Voilà qu'aujourd'hui il est devenu le navire de croisière pour des milliards d'individus issus de civilisations et races extra-terrestres de toutes sortes. Ensemble ils font ce mystérieux voyage sous la tutelle de la Maîtresse et de ses Capitaines immortels.

Lorsque les plus brillants de ces derniers se voient ordonnés d'activer leur plan de sauvegarde, leur permettant de disparaitre dans la masse pour parer à toute tentative d'atteinte à l'équipage, ils ne savent pas ce qui les attend. Réunis secrètement par la Maîtresse dans un endroit reculé du vaisseau ils découvrent leur véritable mission : explorer une planète découverte récemment au centre du vaisseau.

Alors qu'ils ont déjà commencé l'exploration un événement les emprisonne dessus. Le temps est compté, dans 5000 ans ce corps en expansion risque de disparaître, les immortels Capitaines ont ce temps pour fonder une civilisation leur permettant de s'échapper. Sur une planète imprévisible ils devront lutter contre les forces de la nature et contre eux même pour découvrir ce qui se cache réellement derrière leur exil involontaire...

Déroutant ! Voilà le premier terme qui me vient à l'esprit après la lecture de l'oeuvre de Robert Reed. Tout d'abord par la nature des Capitaines et de leur Maîtresse. Etres immortels, ils ont voué leur vie au Grand Vaisseau au point d'en devenir des machines vivantes. Leur expédition sur la mystérieuse planète va les confronter à eux même et leur psychologie évoluera de siècle en siècle. Ensuite par la gestion du temps dans le récit : elle a des proportions épiques et c'est peut être ce qui m'a le plus perturbé. Les capitaines sont immortels, l'histoire se déroule sur plusieurs millénaires et les effets du temps ont été domestiqués. Cela donne un résultat presque dérangeant. Enfin ce sont les proportions qui donnent le vertige car il est question d'un vaisseau titanesque, d'une planète entièrement contenue en son centre, de salles grandes comme des continents, la démesure donne le vertige. On est à la limite de l'inconcevable et le risque de perdre pied guête lorsque l'on est obligé de faire un véritable effort d'imagination pour se représenter les choses.

En fin de compte cet ouvrage plaira certainement aux amoureux de la SF qui cherchent de l'originalité. Disons que ce n'est pas un livre pour débuter dans ce thème mais un excellent ouvrage pour explorer la démesure sous beaucoup de ses formes.