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Le Faucon d'Istanbul (La prisonnière de Malte - Tome 2)

 
  Ball, David
Edition : Presses de la Cité 2006, 415 pages ISBN : 2-258-07038-4 19
 

Maria, Nico devenu Asha et Christian ont bien grandi. Maria est maintenant une belle jeune femme qui travaille avec son père à la construction des murs et des remparts. Ayant appris à lire, elle peut désormais déchiffrer un plan et, bien souvent, c'est elle qui donne les ordres et qui contrôle les travaux. Nico qui, lors de sa conversion à l'Islam a reçu le nom d'Asha, vit à Istanbul, au palais de Topkapi et sert le Sultan Soliman. On lui enseigne les préceptes religieux, l'écriture, les langues et les subtilités de la guerre et des combats. Quant à Christian, il a rejoint l'ordre des chevaliers de Saint-Jean sur l'île de Malte et a prononcé ses vux. Cependant, Malte représente toujours une épine dans le pied de l'Empire ottoman et Soliman rassemble sa flotte et ses guerriers les plus aguerris dans le but d'assiéger l'île et de faire tomber ce bastion de la religion chrétienne au nom de l'Islam.

On retrouve dans ce second volume des personnages tels que Bertrand Cuvier arrivé à Malte en même temps que son compère Christian, Dun Salvago de retour sur l'île après être parti pour le Vatican afin de mettre ses talents au service du pape, le grand maître de l'ordre Jean Parisot de La Valette ainsi que Fençu, Elli et Eléna la communauté juive de M'Kor Hakhayyim. Les enfants du premier tome sont devenus des adultes mais Maria est toujours aussi farouche et déterminée, Nico est tiraillé entre son ancienne personnalité et sa nouvelle religion et Christian a gagné le droit d'exercer sa passion pour la chirurgie au sein de l'ordre. L'ensemble des personnages est décrit avec précision, physiquement et psychologiquement. Ils sont dépeints avec soin jusque dans leurs moindres caractéristiques ou turpitudes, du moins pour les plus importants. Par exemple, le conflit qui habite Asha est bien mis en valeur. En effet, celui-ci est devenu pleinement musulman, cependant quand on lui demande de combattre ses propres compatriotes lors de la bataille de Malte, il ne peut se résoudre à défendre un camp plutôt qu'un autre. Il est alors Nico et Asha et finalement sans identité, totalement perdu quand à l'attitude à adopter.

La précision est d'ailleurs un aspect primordial et essentiel de cette uvre car elle est présente à tous les stades d'écriture : les descriptions, les dialogues, la contextualisation historique, les cartes. Le hasard n'a pas sa place dans cet environnement où tout est maîtrisé, peaufiné voire ciselé avec une grande maestria et certainement beaucoup de travail. Cela permet une visualisation incroyables des lieux et de l'action. On s'imagine sans peine dans la magnificence du palais de Topkapi et on souffre avec les esclaves du traitement qui leur est réservé.

Ce roman met aussi en lumière une différence fondamentale de fonctionnement entre l'Orient et l'Occident. Alors qu'en France, par exemple, le destin de chaque personne dépend de sa naissance, seul un noble pourra prétendre à devenir un chevalier de Saint-Jean, il n'en va pas de même à la Cour de Soliman où la méritocratie prédomine. Chacun est reconnu en fonction de ses capacités et se voit affecter à un poste adéquat. Il montre aussi un point en commun : les machinations, les dénonciations et les complots ont cours quel que soit le pouvoir et le lieu où il s'exerce.

Ce livre est aussi intéressant que le tome précédent même s'il paraît un peu plus dur à cause du conflit qu'il décrit. Il souligne les comportements humains pendant les guerres, les tactiques employées à cette époque, le sacrifice de vie au profit de la victoire, le sort sans pitié réservé aux traîtres ou aux prisonniers. Il est émouvant, puissant, réaliste, sans complaisance inutile voire surprenant lorsque le voile est levé sur l'identité de Darius le conteur.

Enfin, un roman solide et bien documenté. Il ne reste qu'un mot à dire : superbe. Cette fresque historique est à dévorer sans plus attendre.

Ecrite par Sig, le 13 Juin 2006 à 14:06 dans la rubrique Roman Inclassable .
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