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Les déserteurs temporels |
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Silverberg, Robert Edition : Le Livre de Poche
2006, 219 pages
ISBN : 2-253-11330-1
6 € |
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Le problème de l'organisation de la vie sociale, de la gestion des populations et de la viabilité des systèmes économiques contemporains est un sujet récurrent de la science-fiction. L'extrapolation permet en effet d'envisager ce que sera la physiologie des sociétés de demain, selon les directions socio-économiques qui auront été prises. Les déserteurs temporels fonctionnent selon ce principe : si la population continue à augmenter selon la même tendance, il va de soi que le contrôle des individus et la gestion rationnelle de l'espace deviendront les outils nécessaires au maintien de la stabilité du système. Une hiérarchie rigide deviendra nécessaire, chacun sera assigné à une couche sociale déterminée par laquelle seront définis son logement, son type d'activité professionnelle et son droit à la reproduction. Et dans pareil contexte, le possesseur d'une machine temporelle connaîtrait un franc succès Telle est l'idée générale sur laquelle Silverberg construit son intrigue, l'enquête d'un agent gouvernemental chargé de mettre la main sur un mystérieux inventeur, à cause duquel le passé se trouve envahi par de nombreux immigrants. Le principe est simple, et se redouble d'un grand souci accordé aux paradoxes temporels. L'auteur en profite par ailleurs pour dépeindre le quotidien des prolos, ces familles condamnées à vivre dans la promiscuité. Le récit se veut donc être une fable sociale. Une fable sociale modérée, soucieuse d'éviter les facilités du moralisme. Malheureusement, l'histoire peine à se mettre en marche, Silverberg multipliant les digressions avant d'arriver à son sujet. Les rebondissements (indispensables dans ce genre d'histoire à la forme plus que classique) sont trop peu nombreux, les personnages trop passifs. L'ambiance « polar » proposée en amorce a le mérite d'inspirer au lecteur de multiples questionnements (Qui est le mystérieux inventeur ? Pourquoi agit-il ainsi ? Qui est le dirigeant Kloofman, existe-t-il vraiment, a-t-il un lien avec les immigrés temporels ? etc), mais les réponses à ces questions font à chaque fois l'effet d'un pétard mouillé. Quant à la chute, elle ne fait que confirmer cette impression, tant elle déçoit par sa prévisibilité. Bref, Les déserteurs temporels est loin d'être un grand Silverberg, et sans doute cette novella (un genre typiquement américain) n'aurait-il pas été publié s'il n'avait été écrit par un nom prestigieux de la SF. Doté de réelles potentialités, on se persuade aisément qu'il aurait gagné à être réduit au format de la nouvelle, quitte à faire quelques coupes drastiques.
Ecrite par , le 18 Mai 2006 à 09:05 dans la rubrique .
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