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La Destinée (Traquemort - Tome 5) |
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Green, Simon R. Edition : L'Atalante, Collection : La dentelle du cygne
2006, 480 pages
ISBN : 2-84172-328-3
22 € |
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Hazel d'Ark a été capturée par les Prêtres du Sang sous le nez d'Owen sans qu'il puisse rien faire. Ayant perdu tous ses pouvoirs, le voici contraint de rester dans la mission de lépreux de Lachrymae Christi, sans moyen disponible pour se lancer à la poursuite des ravisseurs car aucun vaisseau de l'Empire ne souhaite faire de crochet pour le mener aux systèmes d'Obéah, demeure des Prêtres. Il se morfond sur son sort tout en employant au mieux ses capacités humaines c'est-à-dire en les mettant aux services de la reconstruction de la mission de sainte Béatrice, en compagnie de Tobias Lune. Il est au bord du désespoir et jette ses dernières forces dans le travail pour éviter de penser à Hazel jusqu'au jour où un vaisseau accepte enfin de le prendre à son bord mais dans le but de le mettre à nouveau au service de l'Empire. Enfin, voici le dernier tome tant attendu de la saga d'Owen Traquemort, bien que celui-ci se clôture sur une fin ouverte comme l'on dit. On retrouve avec plaisir les quatre héros principaux : Hazel d'Ark, Rubis Voyage, Jack Hasard et enfin Owen. Si le dénouement est, en partie, prévisible, le livre réserve quelques rebondissements intéressants et des révélations inattendues notamment la vérité sur le personnage de Gilles Traquemort, l'ancêtre d'Owen, ou encore sur la nature des recréés. Ce roman est d'un genre un peu différent puisqu'il ressemble à une introspection générale. Il est plus intimiste parce que le lecteur plonge plus profondément que jamais dans la psychologie des différents personnages. La mise en avant des réflexions d'Owen sur sa condition et son destin était déjà remarquable mais cela va plus loin, comme si chaque protagoniste avait besoin de se connaître véritablement, d'affronter ses démons intérieurs pour pouvoir combattre ses ennemis. Il faut également mettre à jour un certain nombre de secrets pour percevoir la réalité et toujours aller au plus profond de soi afin de trouver les réponses car chacun contient en germes la solution aux problèmes qui l'entourent. Cela provoque une impression de repli sur soi et a pour conséquence une baisse sensible du rythme, car l'auteur prend beaucoup plus de temps pour récapituler et expliquer les choses. Il y a nettement moins de scènes de combats et le traitement de l'affrontement avec Shub est un parfait exemple que la force, la violence et les armes ne sont pas la panacée universelle. Cependant, ce dernier volet de la saga du Traquemort marque le pas par rapport aux tomes précédents. Le livre a du mal à démarrer, à s'installer avec ce premier chapitre, largement consacré à la déprime d'Owen. On a l'impression d'avoir perdu ce qui faisait l'identité de cette série, sa couleur particulière, dont la relation Owen/Hazel était la parfaite illustration. Il y avait sans cesse cette oscillation entre des moments de profonde réflexion et des passages plus légers qui venaient aérer le discours. De plus, les répétitions, autrefois compensées par l'humour et les rebondissements ne sont ici contrebalancées par rien de concret. Il en résulte une lourdeur, un côté pesant essentiellement visible dans les passages consacrés à Diana Vertu, aussi connue sous son identité de Jenny Psycho. On trouve deux récapitulatifs de son passé là où un seul aurait amplement suffi. Ou bien encore le dénouement de l'affrontement entre les IA rebelles de Shub et les humains qui est traité avec une certaine désinvolture semble t-il. Heureusement, cette impression est à relativiser grâce à des personnages comme Valentin Wolfe, qui n'a rien perdu de sa mégalomanie, ou bien Toby Shreck qui conserve son côté incisif, mordant et sans aucun scrupule. Flynn, son acolyte et cameraman n'est pas en reste avec ses remarques acerbes et son don de fourrer sa caméra surtout là où on préférerait ne pas la voir. Les sentiments sont donc mitigés et nostalgiques face à certaines résurgences sporadiques typiques des romans précédents, pourtant la conclusion de cette épopée est satisfaisante car sans complaisance pour ses héros.
Ecrite par , le 17 Mai 2006 à 15:05 dans la rubrique .
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