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La Fleur d'Amérique (Jeanne de L'Estoille - Tome 3) |
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Messadié, Gérald Edition : L'Archipel, Collection : Archipoche
2006, 466 pages
ISBN : 2-84187-812-0
8,50 € |
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Jeanne n'est plus la petite paysanne normande, arrivée à Paris à l'âge de quinze ans. Elle est maintenant la baronne douairière de L'Estoille. Elle a su diversifier son activité en devenant son propre fournisseur de matières premières grâce aux fermes qu'elle a su faire fructifier, en confiant les rênes de la draperie cédée par Dame Contrivel à son époux Jacques, et en investissant dans l'imprimerie grâce à son fils François. Elle est aujourd'hui l'épouse de Joseph, le frère de feu son mari et à la tête d'une jolie tribu qui ne cesse de croître. Installée à Angers, la vie de Jeanne ne cesse d'être influencer par les grandes découvertes de l'époque, que ce soit l'imprimerie qui lui permettra de développer un nouveau pan d'activité ou bien la découverte de l'Amérique. Jeanne arrive ainsi au terme d'une existence bien remplie et elle ne peut que se féliciter de ce qu'elle a créé : sa fortune, son clan ainsi qu'une vie éloignée autant que possible des luttes de pouvoir. Dans ce troisième et dernier tome de la saga Jeanne de L'Estoille, tous les ingrédients des précédents volumes sont réunis : le vaste clan créé par Jeanne, les complots, l'amour etc. Ici, c'est la découverte du continent américain qui va donner une impulsion différente à la vie de Jeanne ainsi qu'une nouvelle corde à l'arc de ses activités. De plus, Gérald Méssadié saisie l'occasion d'évoquer cet événement pour rétablir quelques vérités historiques concernant Christophe Colomb ainsi que les différents acteurs de cette découverte. Las, l'écrivain gâche cette belle impression d'ensemble dès la page 10 mais se poursuivra tout au long du roman. En effet, dans le second volume, il est écrit que les deux enfants de Jeanne, Déodat et Aube, ont respectivement douze et trois ans (Le jugement des loups p430.) alors que dans le troisième volume ils ont 23 et 19 ans. Il y a donc là un problème de taille mais ce n'est pas le seul puisque les erreurs concernants les âges des personnages vont se répéter de manière constante jusqu'à atteindre leur apogée à la page 12 avec Franz-Eckart et Jacques-Adalbert. Ce dernier est le fils aîné de François et son épouse, alors que Franz est le cadet. Sachant qu'au moins une autre grossesse sépare leurs naissances comment l'auteur fait-il pour arriver à la conclusion que ces jeunes gens ont tous les deux dix-neuf ans ? La cerise sur ce gâteau absurde se matérialise à la page 101. La fille de Jeanne, Aube, met au monde un garçon le 1er mars 1493. L'auteur prend la peine de nous expliquer qu'à cette époque le changement d'année a lieu le 1er avril, cependant cela ne l'empêche pas d'écrire que le petit garçon apprend à marcher en juin 1494, alors qu'il est âgé de deux mois et qu'il a deux ans en juillet 1494. Toute cette approximation, qu'il aurait été facile de corriger avec une relecture attentive ternit indéniablement l'aspect sérieux et historique que l'auteur avait développé jusqu'alors, faisant perdre une grande partie de sa crédibilité à cette uvre, crédibilité déjà mise à mal par l'aspect conte de fées. Gérald Méssadié se permet même dans la postface de dire que l'aventure du Pet-au-diable (La Rose et Le Lys p291) qui voit s'affronter en partie le pouvoir et les écoliers est une préfiguration de Mai 68. N'est-ce pas faire un pas de géant dans l'anticipation que d'écrire qu'un événement survenu dans les années 1400 préfigure un moment historique de l'histoire du vingtième siècle ? Le fait de toujours être dans l'événementiel, la fuite en avant nuit énormément à la manière de mener le récit car les antécédents mis en place sont désavoués, oubliés au profit de l'action et un récit qui avait paru jusqu'ici intéressant et érudit se voit totalement discrédité par ses erreurs répétées. Le sérieux du travail est mis en cause. Il est donc difficile d'apprécier cette uvre à l'aune de ces fautes car la base du récit étant déjà instable ( le personnage de Jeanne ), tout cela le fait basculer dans l'inintérêt et la distanciation qui empêchent définitivement le lecteur d'adhérer à ce roman et cela est bien dommage car ce dernier peut légitimement se demander si on ne se moque pas délibérément de lui.
Ecrite par , le 20 Avril 2006 à 15:04 dans la rubrique .
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