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La Rose et le Lys (Jeanne de L'Estoille - Tome 1) |
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Messadié, Gérald Edition : L'Archipel, Collection : Archipoche
2006, 468 pages
ISBN : 2-84187-810-4
8,50 € |
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Jeanne Parrish s'étant attardée plus que de coutume à la cueillette des champignons, ne peut que demeurer muette d'impuissance et de souffrance devant le macabre spectacle qui l'attend lors de son retour au foyer familial. Elle découvre son père et sa mère égorgés ainsi que la disparition de son petit frère Denis. Lorsqu'elle parvient à rassembler un peu de courage, elle se rend au village quérir de l'aide. C'est là qu'elle apprend le meurtre du curé de la paroisse ainsi que le vol perpétré dans l'église. Les coupables sont probablement les mêmes que les meurtriers de ses parents, des déserteurs anglais selon toute vraisemblance. Après l'enterrement des membres de sa famille, Jeanne ressent le besoin terrible de quitter sa campagne. Elle décide alors de se rendre à Paris avec pour seule compagnie son âne Donky et pour seules possessions du sel, un sac de méteil, une bourse peu rebondie et beaucoup d'interrogations. Pourtant, Jeanne est jeune, séduisante et bonne cuisinière ; trois atouts non négligeables en ces temps agités par les derniers soubresauts de la guerre de Cent ans. La Rose et le Lys, premier tome de la trilogie Jeanne de L'Estoille, met en scène les aventures de Jeanne Parrish, jeune paysanne normande de quinze ans, blonde, mince, pâle et très séduisante à la fin du Moyen-Age. Bien que ne parlant pas le latin, ce qui est normal, elle s'exprime très bien, ce qui l'est moins étant donné sa condition de départ. Elle jouit d'une intelligence et d'un bon sens réaliste et terre à terre mais n'ayant aucune connaissance du monde qui l'entoure et des enjeux du pouvoir, elle a tendance à se comporter comme une girouette en suivant tour à tour son intuition, l'avis du père Martineau ou du roi. Elle partage la vedette avec le roi Charles VII, petit être malingre, souffreteux dont Jeanne D'Arc a assis la position sur le trône de France en lui permettant de vaincre les anglais. Mal marié, il doit en plus combattre son propre fils et ses divers complots pour le jeter à bas du trône. François Villon, un des plus célèbres et mystérieux poètes de cette époque, auteur de l'Épitaphe Villon dite La Ballade des pendus est aussi un personnage clé. C'est un être talentueux, intelligent et fort peu recommandable. Ce qui prédomine dans ce roman reste tout de même l'extraordinaire chance de Jeanne. Elle bat la campagne seule jusqu'à Paris sans que rien ne lui arrive. Elle engage un gueux en guise de commis qui se révélera honnête et joli garçon et dont elle fera son amant, elle bénéficie de la faveur du roi et même quand elle se fait kidnapper elle jouit d'une aide surprenante et inattendue. Autant dire que tout cela est trop beau pour être vrai et un peu trop tiré par les cheveux, limite conte de fées ou Harlequin à la sauce moyenâgeuse. Evidemment, la cerise sur le gâteau est que l'héroïne est belle, diaphane, éthérée avec un langage châtié ce qui ne lasse pas d'étonner pour une paysanne. Elle vit beaucoup au gré de ses rencontres masculines et donne très vite l'impression qu'une vie sans hommes n'est pas intéressante ou vide, ce qui dément son côté indubitablement (trop ?) moderne mis en avant à de nombreuses reprises. Parfois, elle subit plus qu'elle ne vit son époque car elle ne comprend pas tous les tenants et aboutissants du pouvoir. Par ailleurs, l'auteur ne cesse de comparer les deux Jeanne à travers le prénom, la relation avec Charles VII, le caractère etc. Cependant, si Jeanne D'Arc est parvenue à défaire les anglais, Jeanne Parrish devenue baronne de Beauvois ne defaiera que les Cours des Miracles. Ce constant parallèle se révèle un brin agaçant car l'évocation de Jeanne D'Arc qui à l'air de tenir particulièrement au cur de l'auteur aurait pu se faire autrement, de manière plus intéressante comme il le fait plus loin à travers la révision de son procès. Malgré tout, on se pique au jeu et on se laisse transporter par une jolie écriture, un style soutenu quoique parfois incongru. Il est, en effet, très surprenant de tomber sur des expressions telles que " participer à un casse " ou des mots comme " fringues " en plein univers médiéval. Pourtant, à l'approche des vacances estivales, ce roman a toutes les qualités pour se distraire tout en passant un excellent moment et en s'instruisant grâce à la précision de la contextualisation historique.
Ecrite par , le 19 Avril 2006 à 16:04 dans la rubrique .
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