Le Maître du Temps
		Cooper, Louise Edition : Bragelonne 2006, 576 pages ISBN : 2-915549-71-0 25 €

Tarod n'est encore qu'un enfant quand il arrive au château de la Péninsule de l'Etoile, où siègent les mages blancs, les Adeptes des dieux de l'Ordre, dirigés par le Haut Initié. Il s'y liera d'amitié avec Keridil, le fils de ce dernier, et deviendra le plus jeune Initié de septième niveau. Cependant, il n'est pas seulement ce qu'il paraît être, et même s'il est loyal aux dieux de l'Ordre, et notamment à Aeoris, un Seigneur du Chaos l'appelle, dans ses cauchemars, du nom de frère. Quand Keridil, devenu Haut Initié, se sent tenu de réclamer la mort de son ancien ami, le pouvoir de Tarod va arrêter le Temps pour lui fournir un répit.

Dans le château ainsi immobilisé arrivent Cyllan, cette étrange jeune femme que Tarod a rencontrée deux fois, et Drachea, jeune noble gâté et arrogant. Dans ce huis-clos, les passions s'exacerbent et le fond des âmes se révèle. Cyllan et Tarod tombent profondément amoureux l'un de l'autre, et Cyllan essaiera de récupérer le joyau qui contient l'âme de son amant. Elle réussira, mais Drachea, en empêchant leur réunion, les livrera à Keridil. Il faudra le sacrifice de Soeur Erminet pour que Tarod et Cyllan réussissent, séparément, à s'enfuir.

Mais devant la menace du Chaos, le Haut Initié, cédant à la demande du Haut Margrave et de la Matriarche, autorise la réunion d'un Conclave sur la terre sacrée de l'Ile Blanche. C'est là que s'affronteront les Seigneurs de l'Ordre et ceux du Chaos, en personne et par l'intermédiaire de leurs alliés humains, en un finale époustouflant.

Voilà un roman passionnant ! Certes, la lutte entre l'Ordre et le Chaos n'est pas originale, et l'histoire du bâtard-à-la-destinée-qui, que, etc, pourrait paraître rebattue, mais l'auteur réussit à tresser ses idées de façon personnelle, et à composer une oeuvre unique avec des éléments classiques du genre, ce qui est un signe incontestable de talent. Il y a dans ce roman de superbes personnages de femmes, et les personnages secondaires sont également de bonne tenue. L'attention ne faiblit jamais, relancée qu'elle est perpétuellement, et il en est de ce Maître du Temps comme de tous ces romans qu'on lit fiévreusement, sur le mode du "encore un chapitre, et j'arrête..." pendant que les heures volent ! Belle réussite, vraiment, servie par la superbe traduction d'Ange, et qui ravira autant les amateurs de longue date que les néophytes dans le genre.