Galaxy Express 999 (Tome 9)
		Matsumoto, Leiji Edition : Kana 2006, 270 pages ISBN : 2-87129-892-0 5,95 €

Un train de l'espace, le Galaxy Express n°999, traverse les galaxies de planètes en planètes, toujours à l'heure. A son bord, deux passagers voyagent de concert : Testuro, un jeune garçon d'origine très pauvre qui désire faire robotiser son corps, et Maetel, une jeune et belle femme mystérieuse qui semble tout savoir sur tout. Poursuivant sa route, le Galaxy Express fait étape dans une cité sur une planète très lumineuse appelée la ville sans nuit. Tetsuro découvre à son grand dam que la nuit même, les rues sont désertes et il se retrouve vite emprisonné !

Je n'avais plus entendu parler du Galaxy Express 999 depuis la diffusion de sa version animée dans les années 1990. Si Leiji Matsumoto est plus connu en France pour son manga Capitaine Albator, au japon Galaxy Express a été elle récompensée par un prix littéraire, c'est pour dire son importance dans la culture nippone. Dans ce neuvième opus, l'auteur continue de se servir du prétexte des voyages stellaires pour amener des sujets de réflexions plus importants. Ainsi le respect de l'intimité des personnes est-il au coeur même de deux étapes du voyage. Au deuxième arrêt, le lecteur redécouvre un thème récurrent dans Albator : la passivité des humains. Ainsi ceux-là vivaient misérablement suivant des lois dictées deux cents ans plus tôt et Maetel découvrira la stupidité de ce fait.

Au delà du dessin, c'est en effet bel et bien une réflexion sur notre monde que nous confie encore le Mangaka. Au travers de l'inexpérience de Tetsuro, qui commet toujours les pires gaffes possible, c'est Maetel qui est à même de nous éclairer sur les raisons de toute chose, en bien ou en mal, sans jamais réellement intervenir dans la vie des autochtones. La rencontre avec le moine renforce l'idée de "chemin vers l'illumination", soit le parcours initiatique récurrent des Shônen Manga, mais d'un genre tout à fait particulier dans Galaxy Express, car il n'est nullement physique, mais profondemment ancré sur le plan de la consience.

Cependant ce côté moralisateur, s'il est fort bien mené de main de maître, peut à la longue agacer pour un lecteur désireux d'action. C'est un récit humaniste, où la SF n'apparaît que comme un moyen de convier le lecteur à réfléchir sur notre société.

A noter en clin d'oeil que Kana se fait fort de nous expliquer certains traits d'humour de l'auteur, en un lexique des noms utilisés. De même, l'éditeur nous permet d'aborder les autres Mangaka qui ont soit influencé Leiji Matsumoto, soit ceux qui l'ont cotoyé ou suivi.