Capitaine Albator - Le pirate de l'espace (Tome 1)
		Matsumoto, Leiji Edition : Kana 2002, 224 pages ISBN : 2-87129-473-9 5,95 €

En 2977, une sphère de deux kilomètres de diamètres s'écrase sur la Terre, dans l'indifférence la plus totale de ses dirigeants. Les terriens sont devenus en effet des consommateurs et plus aucun ne pense au bien d'autrui. Un scientifique, le seul à s'intéresser réellement à la menace, se fait assassiner par une étrange femme. A bord de l'Arcadia et accompagné de ses quarante hommes d'équipage, le Capitaine Albator, venu à la rescousse de Tadashi Daiba, va chercher à connaitre ce nouvel ennemi.

C'est mille ans plus tôt que Leiji Matsumoto réalise cette satyre de la société actuelle, personifiée dans le regard ironique de Harlock alias Albator dans la version française. Entre les politiciens qui ne pensent qu'à leurs loisirs, les gardes suivants des ordres à la lettre sans réfléchir une seconde à leur pertinence ou encore se préoccuper plus d'un simple vaisseau pirate plutôt que d'une flotte ennemie inconnue s'approchant, le lecteur s'aperçoit des dérives de la société de consommation.

Puis, quittant la terre pour aller à la rencontre des Sylvidres, c'est le fossé des cultures qui indique au lecteur la difficulté de choisir où se trouve le bien et où se trouve le mal. Les sylvidres vindicatives et sûres d'elles sont sans pitié, mais leur cause n'est pas sans rappeler la notre, la survie de l'espèce. Malgré cela, elles jouent aussi avec les sentiments des autres, ce qui est intolérable selon l'honneur d'Albator.

C'est aux tous débuts des années 80 que les Français découvrent le personnage d'Albator à travers la série animée diffusée à l'époque sur Antenne 2. Véritable phénomène, l'engouement pour cette séie ne s'set jamais démentie, revenant dans les années 90 sur France 3 dans l'emmission Génération Albator. Le groupe Daft Punk a même travaillé avec Leiji Matsumoto pour un film animation/musique.

En résumé un grand classique où la lecture n'est pas tant récréative que philosophique.