Ultime mirage (La Compagnie des Glaces Nouvelle Epoque - Tome 24)
		Arnaud, G.J Edition : Fleuve Noir 2005, 286 pages ISBN : 2-265-08027-6 6,18 €

La période climatique est incertaine. Après avoir subi le réchauffement et la fonte des glaces, le froid et le gel sont de retour. Dans ces conditions météorologiques chaotiques, les vies se font et se défont au fil du temps qui passe.  Kurts le pirate est mort mais son fils, Kurty, a pris sa succession aux commandes de la locomotive. Il est chargé d'exécuter les dernières volontés de son père qui sont de punir les responsables de la mort de Floa Sadon.

Louria Finister, la scientifique, est sur le point de mettre à jour la bactérie contaminant tous les ordinateurs de la planète avec la complicité du père de son amant, Edgon Kowning, escroc et expert notoire dans le domaine informatique. Apparemment, cette bactérie uvrerait pour le compte des logiciels biologisés d'Altaï.

Quant à Ann Suba et son équipe, après avoir remis en état le dirigeavion, ils sont chargés de procéder à des vols d'essai, pour prouver au Maître Suprême des Aiguilleurs qu'il est apte au service. Cependant, ils veulent le détourner à leur profit et s'enfuir à bord de l'appareil. Mais Lien Rag, voyageant dans les soutes du dirigeavion en a décidé autrement car il tient à respecter son plan initial.

Rien de nouveau sous le soleil de La Compagnie des Glaces. Quand il n'y a pas de guerre, il faut mettre un terme à des complots ou bien combattre les gouvernements en place. La personnalité écrasante de Lien Rag règne toujours en maître sur le roman, apparaissant et disparaissant au gré des besoins, même s'il a subi une transformation radicale et qu'il n'a apparemment plus toute sa tête. Certains personnages sont toujours présents comme Ann Suba ou bien Yeuse ; ceux qui sont morts comme Kurts sont relevés par leur progéniture sans que cela fasse réellement progresser l'intrigue. Par ailleurs, cet opus procure la désagréable impression de laisser le lecteur " en plan ". Cet état de fait est visible par le biais des aventures de Fleur, la fille de Lien Rag. Deux chapitres lui sont consacrés, puis plus rien, nada. Puisque l'auteur daigne évoquer cette histoire focalisée sur un personnage en particulier, pourquoi la laisser en suspens, ce qui n'aurait rien de grave en soi, le lecteur étant capable d'utiliser son imagination, mais dans le cas présent l'ellipse est bien trop importante pour être comblée. Cela pose inévitablement l'interrogation de la pertinence : quel est l'intérêt pour la suite du roman, pour l'intrigue de parler d'un personnage et de l'abandonner sans raison et sans apporter de conclusion satisfaisante ?

Par ailleurs, cette histoire de logiciels biologisés rappelle vaguement les IA rebelles de Schub que l'on peut rencontrer dans la série des Traquemort de Simon R Green, ce qui donne immanquablement un  air de " déjà vu " à ce livre qui a du mal à se renouveler, ceci étant accentué par l'aspect cyclique de cette uvre. Malgré toute la bonne volonté de l'auteur, cette saga peine à trouver un second souffle et vit sur les acquis des tomes précédents, ce qui est d'autant plus dommage que G.-J. Arnaud parvient à tenir en haleine son lectorat pendant la majeure partie de cette longue série. La déception est donc au rendez-vous quand le talent laisse place à la platitude.

Une interrogation majeure figure en revanche dans ce roman : existe t-il une place de choix sur le marché mondial pour des préservatifs représentants des pingouins ?