Folianne (La Dernière Fée du Pays d'Arvor - Tome 1)
		Michaud & Arnoux Edition : Glénat, Collection : Grafica 2002, 48 pages ISBN : 2-7234-3132-0 12 €

Dans leur royaume, les fées sont en émoi. Elles tentent désespérément de sauver Astrée, une jeune humaine, fruit d'un amour adultère. Malgré sa triste naissance, cette dernière se retrouve pourvue d'un don par les fées, un don dont elle n'a pas conscience. Sa véritable nature doit lui être révélée, et ce avant sa onzième année, faute de quoi, la petite mourra. Six mois, c'est tout ce qu'il reste aux petites femmes ailées pour la sauver.

La tâche est difficile, la magie des fées ne peut opérer dans le pays des humains. Pire, la petite est retenue prisonnière au sommet de la plus haute tour d'un triste château et gardée par la volonté d'un mystérieux sorcier. Ce dénommé Narval s'est imposé comme conseiller intime de la châtelaine, qui n'est autre que la belle-mère d'Astrée.

Le seul moyen pour les fées de contourner le pouvoir du sorcier est d'influencer la volonté d'humains pour les faire secourir la pauvre enfant. Les précédentes tentatives ont échouées. A présent, tout repose sur les épaules de Folianne, une jeune fermière. Mais n'est-ce pas trop placer de responsabilités sur de biens frêles épaules ? Heureusement, Nile et Zahna, deux fées à qui leur reine a confié cette mission, sont là pour l'aider.

Une jeune fille recluse dans une tour, un ignoble magicien, une belle-mère acariâtre et une pauvre paysanne accompagnée de fées. Du déjà vu ? Un peu, il est vrai. Nous retrouvons ici bon nombre d'archétypes des contes de fées, mais qui s'en plaindrait vraiment ? La Dernière Fée du Pays dArvor se rattrape en innovant par bien d'autres aspects.

Le dessin tout dabord. Très proche de la peinture, il donne à cet univers médiéval fantastique une teinte propre et caractéristique qui ne déplait pas, bien au contraire. L'aspect rappelle d'ailleurs quelque peu les représentations du Moyen Age. Autant dire que les couleurs collent parfaitement à l'univers du récit.

Les auteurs ont cherché à plonger encore d'avantage le lecteur dans les temps médiévaux en s'inspirant de l'ancien français pour le langage. Si certains mots et tournures de phrases peuvent dérouter, cet artifice ajoute indéniablement un plus à l'ambiance.

Au final, une bande dessinée sympathique qui tente d'innover par son style et y parvient fort bien. Un temps d'adaptation sera peut-être demandé à certains, d'autres seront rebutés, mais les adeptes de contes de fées y trouveront largement leur compte!