Les Portes d'Occident (Wang - Tome 1)
		Bordage, Pierre Edition : J'ai Lu, Collection : Science-fiction 411 pages ISBN : 2290311286 7,80 €

La Terre, plus de deux siècles dans le futur, est divisée en deux entités : le tiers-monde anéanti, décadent, arriéré et malade, et l'Occident mystérieux et autarcique derrière un mur d'énergie électromagnétique infranchissable. Wang est un jeune sino-russe vivant auprès de sa grand-mère qui assure son éducation depuis la mort de ses parents. Grâce au Tao de la Survie qu'elle lui enseigne depuis sa plus tendre enfance, Wang arrive à éviter les pièges d'une vie dangereuse et difficile dans le gigantesque bidonville que sont devenus de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Orient.

Mais il ne pourra pas échapper longtemps à la mafia locale qui impose son règne tyrannique sur les gens. Poussé par la grand-mère, Wang se décide à se rendre en Occident. Chaque année le Rideau Electro Magnétique s'ouvre quelques minutes pour permettre aux émigrés de passer. Mais que vont-ils trouver dans cet Occident inconnu ? Les rumeurs les plus folles circulent : expériences génétiques inavouables, prélèvements d'organes, esclavagisme et jeux du cirque dont ils seraient les victimes...

Pierre Bordage nous présente là une vision d'un futur sombre dans lequel la déchéance humaine prend deux aspects : l'un dans un Tiers-monde déchu et ruiné, l'autre dans un Occident sans passion et aseptisé. Extrapolation du fossé qui, déjà de nos jours, sépare l'un et lautre, l'auteur nous fait passer d'un monde inhumain à un autre qui l'est tout autant.

Wang, personnage principal, est une sorte d'anti-héros. Tout d'abord parce qu'il suit les préceptes du Tao de la Survie que sa grand-mère lui a enseigné : un ensemble de directives destinées à aider celui qui les applique à survivre dans un monde hostile. Ici point d'entraide et de grands principes moraux, le Tao de la Survie est avant tout basé sur l'individualisme et l'égoïsme. Ensuite parce qu'il n'est pas parfait. Wang a ses forces et faiblesses et l'on voit bien là la touche de l'auteur qui aime à développer des personnages imparfaits comme il l'avait déjà fait dans Les Derniers Hommes.

Pas de doute c'est du Bordage que nous avons dans ces lignes. Le rythme est soutenu et il n'y a pas de « longueur » narrative qui ne soit inutile. Je recommande ce roman ainsi que sa suite : Les Aigles d'Orient.