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Paradis Terrestre (Le Chat du Rabbin - Tome 4) |
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Sfar Edition : Dargaud, Collection : Poisson Pilote
2005, 52 pages
ISBN : 2-205-05725-1
9,81 € |
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Sfar, c'est un gars un peu bizarre. Du genre capable dans une conférence de presse de tenir à lui seul tout l'espace de parole, de capter toutes les attentions sans le moindre effort. Comment fait-il ? Raconte-t-il une belle histoire ? Une anecdote sur l'écriture de la bd ? Ouais, ça peut être la manière. Mais ça marche aussi quand il cause politique. La chose est assez fascinante, vu que le gars peut aborder pendant des heures les sujets les plus brûlants (colonialisme, conflit israëlo-palestinien, crise islamiste) à coups de phrases chocs et de blagues efficaces. Mais attendez, de quoi on parle là ? On était pas venu pour une présentation du Paradis Terrestre, le nouveau volume du Chat du Rabbin ? Ben oui, et vous croyiez quoi ? Qu'on allait éviter la question juive, la problématique franco-algérienne ? Le Chat du Rabbin, c'est une belle histoire. Ok. Si belle qu'en tout état de cause, on est pas loin de plier le genou. L'histoire du Malka des Lions par exemple, on la lit vraiment comme un conte oral, avec l'impression d'avoir l'ancêtre installé au milieu du salon pour un véritable moment de partage. Mais à écouter Sfar parler du Chat du Rabbin, on comprend rapidement que cette bd est aussi destinée à sensibiliser le lecteur à des questions politico-religieuses qu'il n'a pas forcément l'habitude d'aborder, et surtout à endosser le point de vue de celui qui est plus souvent qu'à son tour vu comme l'autre, celui qu'on montre du doigt : le juif. Alors bien sur, on peut lire le Chat du Rabbin comme un simple divertissement. Et y aurait déjà beaucoup à dire sur l'humour, la bizarrerie et la mélancolie qui habite cette bd. Et pourtant, c'est à chaque fois sur fond d'histoires familiales réelles et d'évènements historiques majeurs que se dessinent les planches de la bd. Une manière à la fois de les rendre plus proches du lecteur et de l'inviter à se les approprier personnellement. A force de lire les tentatives ratées de bds autobiographiques signées par les plagistes de la next gen post-sfariste, on peut finir par tout mettre dans le même panier et se dire : "Sfar finalement, c'est pas si bien que ça". Sauf qu'il suffit de lire à nouveau une bd du mec (Sfar) pour mettre au placard ce genre de pseudo-opinions. Le mec a la classe. L'élégance d'un grand conteur. comme c'est pas permis. Du genre à vous arracher, le temps d'un conte, toutes les larmes contenues dans votre coeur d'enfant crédule. Et contre ça, y a qu'un truc à dire : chapeau bas Mr Sfar.
Ecrite par , le 03 Octobre 2005 à 14:10 dans la rubrique .
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