Xénocide
		Card, Orson Scott Edition : J'ai Lu, Collection : SF ISBN : 2290315524 7,12 €

"Xénocide" est le troisième volet du "Cycle d'Ender", après "La stratégie Ender" et "La voix des morts". Cet ouvrage n'a reçu ni le prix Nebula ni le prix Hugo. Les comités de lecture devaient en avoir assez d'être forcés de récompenser Orson Scott Card. "Xénocide" a absolument besoin des deux permiers épisodes pour exister. Pour autant, une fois ces bases acquises, "Xénocide" se révèle magistral. Je le considère comme le plus abouti jusqu'ici. Je vous conseille de ne pas lire cette chronique si vous n'avez pas lu les deux premiers opus.

Quelques années ont passé, Valentine rejoint son frère Ender sur Lustiana, la planète des piggies, où Ender a également réintroduit les doryphores. Ender est en ménage et s'est fait adopter par une famille pour le moins tourmentée. Il est toujours accompagné de Jane, l'entité informatique qui l'assiste depuis trois mille ans. Il a compris les piggies et écrit à ce sujet "Une vie d'Humain", faisant des piggies des ramans avec lesquels il a conclu un traité de cohabitation sur Lustiana au nom de l'humanité. Toutefois, les humains de Lustiana se débattent toujours avec la Descolada, un virus mortel évoluant très vite, trop vite ? Par crainte d'une propagation de ce virus qui risquerait d'entraîner la destruction complète de l'humanité, le Congrès Stellaire a décidé d'envoyer une flotte pour détruire la planète et tout ce qu'elle contient, provocant ainsi le double xénocide piggies/doryphores. Les habitants de Lustiana se sont constitués rebelles et tentent de sauver les meubles, et les doryphores comme les piggies tentent de quitter la planète, emportant avec eux le virus mortel. De nouveaux personnages sont introduits qui viennent de la planète de la Voie. Ils entendent les voix des Dieux et sont soumis à des rituels de purification très lourds. Dans ce volume on apprend à mieux connaitre Jane et la Descolada, au point que la question se pose de savoir si la Descolada est raman ou varelse. Décidémément, les espèces intelligentes se bousculent au portillon sur Lustiana.

L'histoire est encore une fois palpitante, et toujours servie par une narration sans faille. Encore une fois, les évènements sont prétextes à de multiples spéculations philosophiques. On y retrouve les thèmes de la communication et de la morale. Les mécanismes religieux sont très habilement décortiqués. Le thème de l'intelligence et de la conscience artificielle y est développé de manière bien plus conséquente que dans "La voix des morts". Et surtout, les protagonistes participent à l'éclairage des différents thèmes par le biais de la question du libre arbitre, fondement essentiel du judéo-christianisme. "Xénocide" est donc un livre sur le libre arbitre et le résultat est brillant.

Je recommande donc "Xénocide" avec enthousiasme.