Passez-moi la Joconde
		San-Antonio Edition : Fleuve Noir 2005, 250 pages ISBN : 2265080926 5,50 €

Pour la première fois depuis des années, San-Antonio prend des vacances. Mais il croise un pauvre chien blessé sur le bord de la route. Le fringant commissaire au grand cur va s'arrêter pour abréger ses souffrances et voir ainsi débuter, sans s'en douter, une nouvelle aventure.

L'affaire commence par un chien écrasé, ledit Loulou (de Poméranie) agonisant arbore un drôle de collier, qu'un examen à peine approfondi révèle bourré d'explosifs. Qui passe, comme par hasard, sur la route, et acheve ce « clébard blanc » ? Qui va se mettre à la recherche d'une mystérieuse dame en bleu ? L'as des as de la police, le Don Juan de la flicaille. Il n'en faut pas plus pour mettre Grenoble et Lyon à feu et à sang, et démanteler un réseau de trafiquants.

On l'aura vite compris : l'intrigue, solidement mais grossièrement charpentée, est minimaliste. Ce qui importe c'est l'écriture, son rythme ultrarapide, ses calembours à la chaîne, ses images inattendues, son argot, ses néologismes, ses répliques qui fusent avec l'air de narguer le lecteur, auquel le commissaire n'hésite pas à s'adresser directement.

En 1954, Passez-moi la Joconde, neuvième épisode de la saga, se ressent encore de l'influence du roman noir anglo-américain et de ses avatars français dont la Série Noire va exploiter le filon. Décors crasseux, personnages stéréotypés, femmes fatales et ex-journaliste risque-tout.