Les Tisserands de Saramyr
		Wooding, Chris Edition : Fleuve Noir, Collection : Rendez-vous Ailleurs 2005, 331 pages ISBN : 2-265-07883-2 19 €

L'empire de Saramyr est pur. Les Tisserands, une caste de sorcier, y veillent. Aucun enfant Aberrant n'a le droit de vivre : leurs pouvoirs corrompus et surnaturels sont bien trop dangereux.
Les Tisserands sont indispensables, grâce à la puissance que leur confèrent leurs Masques. Ils sont le dernier bastion contre mal qui menace les grandes familles.
Jusqu'à ce que Vyrrch, Seigneur Tisserand de l'Impératrice Anaïs, apprenne que l'héritière, la jeune Lucia, est une Aberrant.
Et, à des centaines de kilomètres de la cité impériale, la famille d'une jeune femme Kaiku, est assassinée. Pour retrouver la trace des responsables, elle sera confrontée à un immense complot qui frappe tout le pays. Avec pour seul et unique indice, le Masque qu'a laissé son père...

Fantasy Orientale
Les Tisserands de Saramyr est avant tout un savoureux mélange : une histoire de fantasy mêlant quête, intrigue et complot, le tout à la "sauce orientale". Et autant couper court à tout suspens, ledit mélange est plutôt réussi.
L'histoire est principalement divisée en deux parties qui vont s'entrecroiser tout au long de ce premier tome.
La quête de Kaiku d'abord, sorte de voyage initiatique qui sera l'occasion pour le lecteur de découvrir le monde haut en couleur de Saramyr. Puis ensuite le jeu de pouvoir à la tête de l'empire, ou l'on découvre la politique complexe et bien construite de ce monde.
Les deux trames sont bien agencées, et leur évolution, leurs croisements, rendent le récit dès plus intéressant à suivre.

Un vent de fraîcheur.
C'est, pour moi en tout cas, l'impression qui domine à la lecture de ce livre. Certes les thèmes en eux-mêmes restent relativement classiques, et il ne sera pas difficile pour les plus aguerri de percer à jour tout ou partie du scénario de ce premier tome. Mais le monde que nous offre Chris Wooding est en revanche plus exotique qu'a l'accoutumé. Le coté "oriental" est véritablement palpable dans tous le livre, et l'on a guère de mal à imaginer le monde de Saramyr aux couleurs d'un japon médiéval. Cette atmosphère, aussi inhabituelle que marquée, est sans nul doute l'une des grande force de ce livre.
Ajoutez à cela une vague impression de jeunesse, peut-être due à l'âge de l'auteur (Chris Wooding est né en 77), et vous obtenez là un livre véritablement rafraîchissant, dont la lecture est des plus plaisante.

Et les personnages ?
C'est peut-être un des rares point faible du livre. La qualité de ces derniers est en effet quelque peu inégale. Certain sont très réussis, attachants, intrigants, ou retors, d'autres sont en revanche plus "légers", un peu trop prévisibles, ou aux réactions parfois peu réalistes... Ca n'est pas très handicapant pour autant, mais c'est à signaler.

A noter également dans le registre des reproches, aucun livre n'étant parfait, que la fin de ce premier tome est un rien rapide, tout s'accélérant peut-être un peu trop ; alors que certain pourront reprocher quelques longueurs au début.
De plus certains passages sont trop rapidement occultés, peut-être par soucis de ne pas avoir un premier tome trop long et trop lourd, mais quelques approfondissements n'auraient parfois pas nuis à l'histoire...
La plume de Wooding n'est dont pas exempt de défauts, mais ces derniers ne rendent pas le livre désagréable pour autant, loin de là...

Au final
Les Tisserands de Saramyr est un très bon roman. Perfectible, certes, mais dont l'atout principal réside dans son ambiance, son atmosphère, et l'originalité de son univers.
Bref, une trilogie à suivre de près ; désormais bel et bien lancée, on ne peut qu'en attendre le meilleur au vu de ce joli premier tome.