Le Rôdeur
		Kelman, Judith Edition : Pocket, Collection : Thriller 2005, 470 pages ISBN : 2-266-11576-6 7 €

Alors qu'il s'apprête à rentrer chez lui, James Merritt, sept ans, est sauvagement renversé par un chauffard. Grièvement blessé, le jeune garçon gît aujourd'hui entre la vie et la mort dans une chambre d'hôpital. A ses côtés, sa mère, Cinnie, foudroyée par la douleur et la culpabilité, est torturée par les pensées les plus noires : l'accident de son fils a-t-il un lien avec les drames récents touchant des enfants du voisinage ? Quels sont les mots incompréhensibles que James prononce en sortant du coma ? Et comment le conducteur fou a-t-il pu ainsi se volatiliser ?
Autant de questions entêtantes qui, peu à peu, éloignent Cinnie de l'épouvantable vérité : le bourreau de James n'a pas disparu. Il est là, tout proche. Prêt à déployer sur le pauvre enfant son plan lugubre et effroyable...

Judith Kelman livre ici un policier relativement classique... Des personnages au caractère marqué, avec leurs peurs, doutes ou interrogations ; un héros au passé douloureux ; une victime innocente à laquelle on ne peut que s'attacher ; et j'en passe et des clichés... Classique vous dis-je. Heureusement, le tout est bien écrit, et la mayonnaise des personnages prend plutôt bien...

Le scénario lui oscille entre le classicisme évoqué plus haut, et un coté étrange lorsque la narration prend le point de vue du "rôdeur", personnage plus que mystérieux, aux pratiques aussi obscures que son vocabulaire... Certes cela nous offre un certain suspens, ainsi que quelques rebondissements à la fin... Mais cependant, et c'est là un avis tout personnel, j'ai trouvé ce suspens plutôt artificiel, et la dite fin un rien facile, pas dans le sens facile à deviner, mais plutôt, facile à amener pour l'auteur...
En fait, je dirai que ce policier ne remplit que la moitié du contrat. Il nous offre une intrigue sombre, de nombreuses questions, des personnages intéressants et un dénouement plutôt original ; mais au vue du roman, pas moyen pour le lecteur de s'exclamer (signe des grands romans policiers) "bon sang, mais c'est bien sur !" quand toute les pièces du puzzle se mettent en place, pour la simple et bonne raison que certaines pièces n'arrivent qu'au dernier moment, ce qui gache un rien la fin...

Peut-être suis-je un peu dur avec ce roman, peut-être n'ais-je pas la fibre "roman policier"... Cependant, je ne doute pas qu'il pourra plaire à certain. A condition d'aimer le genre, et de ne pas chercher le chef d'oeuvre... Après, ce n'est finalement qu'une question de goût...