Le peuple d'Acorna (La petite Licorne - Tome 3)
		McCaffrey, Anne & Scarborough, Elisabeth Ann Edition : Pocket 2002, 346 pages ISBN : 2266106732

Acorna a retrouvé son peuple. Sa corne n'est plus le symbole de sa différence parmi les humains, mais la caractéristique de sa race. On pourrait croire que tout va se passer pour le mieux : que pourrait-il arriver de mal à l'enfant perdue, de retour dans son peuple pacifique et télépathe, qui l'accueille avec enthousiasme et lui choisit même un compagnon de vie ?

Mais tout n'est pas rose : divisée entre ses origines et son peuple adoptif, Acorna accumule les erreurs et se met à dos bon nombre de ses concitoyens, qui la considèrent presque comme une khleevi, ces insectes dévastateurs qui ont déjà décimé la planète natale des Liinyari.

Alors Acorna repart. Et pas avec n'importe qui : un baroudeur humain a fait escale, pour la première fois, sur la planète des licornes, avec à son bord, un jeune liinyari rescapé du massacre, torturé et traumatisé des des années de solitude et de souffrances.

Lorsqu'un vaisseau de reconnaissance liinyari, avec la tante d'Acorna à bord, est porté disparu, la jeune licorne, Aari, le liinyari survivant qu'elle a soigné, Jonah Becker le ferrailleur, et son chat - animal mystérieux découvert dans l'espace comme Acorna - partent à sa recherches, insconscient qu'un ouveau danger, aussi dangereux mais plus sournois que les Khleevi, s'est élevé dans la galaxie.

Le premier cycle, l'enfance d'Acorna, étant fini, c'est maintenant ses années d'adulte, avec toute la gamme des sentiments et des épreuves, qui nous est contée.
Acorna, toujours en quête, cherche maintenant à protéger la fragile paix qu'elle a réussi à mettre en place autour d'elle, et, plus que tout, elle tente de trouver l'âme soeur, le compangon de sa vie, puisque celui que son peuple a choisi pour elle ne lui convient pas.

A nouveau, tout pourrait aller pour le mieux mais comme dans les premiers tomes, Anne McCaffrey ne se satisfait pas d'un conte de fée optimiste, et les fins heureuses cachent souvent des revers moins agréables.

L'incompréhension entre Acorna et son peuple, le problème délicat des différences culturelles, accentué par les quipropos que la télépathie ne permet pas d'éviter, les rivalités politiques et sentimentales exacerbées par l'éducations humaine de la jeune femme remettent en cause, dès le début du livre, la joie des retrouvailles qui s'annonçait.

L'amitié qui se développe entre Acorna et la jeune Maati, soeur d'Aari, en est le pendant obligatoire, de même que l'attachement qui lie peu à peu la jeune licorne avec Aari le rescapé, tourmenté par la culpabilité de la mort de son frère et la honte de son apparence physique (les khleevi lui ont excisé sa corne pour le torturer, il n'est donc plus télépathe).

Le nouveau danger qui se profile à l'horizon est plus pernicieux que les "vilains insectes", et s'attaque indifféremment aux humains et aux Liinyari.

Ce nouvel opus permet donc de mettre en place toute une série d'intrigues qui préparent visiblement les épisodes suivants, et complète le tableau un peu trop simpliste et naïf des premiers tomes. L'évolution du caractère d'Acorna, la complexité des personnages secondaires, tous pourvus d'une histoire personnelle, en font un livre plus mature et sombre de les précédents, bien que toujours dans la veine du conte philosophique.