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Berserk (Tome 1) |
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Miura Edition : Glénat
2002, 200 pages
ISBN : 2-874090-40-9
6,95 € |
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Un guerrier Berserk est un redoutable combattant, car il ne craint ni la douleur, ni la mort. Pour le cas de Guts, le héros créé par Kentaro Miura, il faudrait sans doute ajouter : la fureur avec laquelle il combat ses adversaires semble même être alimentée par une secrète attirance pour la mort. Affublé d'une gigantesque épée et d'une arbalète à tirs multiples, ce personnage à gros biscottos pourrait être le nouveau compagnon de Ken le Survivant. Derrière cette allure archétypale se cache pourtant une des personnalités les plus subtiles de toute l'histoire du manga. Berserk est un chef d'oeuvre de l'héroïc-fantasy nippone qui renvoie plusieurs pieds sous terre ses tristes prédécesseurs (genre Lodoss)... Quelques mots pour présenter la série : on suit les aventures d'un guerrier surnommé "le chevalier noir", allant de villes en villes exterminer les "transcendés", des humains ayant conclu un pacte avec le Démon en échange de pouvoirs surnaturels et de l'immortalité. Et derrière cette quête se cache bien sûr une histoire de vengeance, dont les tenants et aboutissants ne vous seront révélés que petit à petit. Extrêmement violent et sanglant, teinté d'un érotisme sombre et pervert et servi par des dessins mêlant bizarrerie des traits et art naïf, Berserk est un électron libre du manga malgré son allure très stéréotypé. C'est ainsi que l'histoire, a priori dénuée d'intérêt, sauf pour les amateurs de bonne grosse baston, se meut, page après page, volume après volume, en une fabuleuse tragédie faustienne, à la fois mélancolique et baroque. Les inventions graphiques sont elles aussi nombreuses, et l'auteur réemploie avec une grande inventivité les icônes classiques du démonisme. Berserk est cependant à déconseiller aux plus jeunes, car scènes de tortures et d'orgies ne sont jamais loin. Quant au cannibalisme, ... Ce premier volume de l'adaptation papier est une réelle surprise. Outre le plaisir indéniable de revivre une nouvelle fois les aventures de Guts (que j'avais suivi pour ma part en japanimation), Miura nous gratifie de quelques surprises : la présence d'un personnage totalement absent du dessin-animé : Pack le petit elfe. Tout en mimiques et autres facéties, Pack apporte une touche de fraîcheur là où on ne l'attendait pas. Parfait pour donner la réplique à un Guts pas vraiment bavard, il est aussi son parfait opposé sur le plan physique, puisqu'il est l'incarnation même de la faiblesse (enfin, pas la faiblesse du coeur). Autre surprise : une narration qui diffère là encore, puisqu'en dehors d'une scène d'ouverture identique (l'affrontement entre Guts et l'homme-serpent), l'histoire prend ensuite un chemin différent. Les démons sont plus explicitement présents que dans la série animée, les combats toujours aussi violents, et les monstres... vraiment monstrueux. On peut par ailleurs apprécier avec beaucoup plus de faciliter le talent de Miura comme dessinateur, grâce à certaines planches plus travaillées que d'autres, où l'auteur s'est laissé allé à ce qu'il savait faire de mieux. Et quand on sait quelles scènes il a choisi de détailler... je laisse la surprise. Comment faire parler à la fois le vice et la noblesse du coeur, de manière à toucher doublement l'âme du lecteur ? Lisez Berserk et vous le saurez.
Ecrite par , le 18 Janvier 2005 à 10:01 dans la rubrique .
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