L'ingratitude des fils
		D'Ovidio, Pierre Edition : 10/18 2011, 249 pages ISBN : 978-2-264-05108-0 7,40 €

Paris, janvier 1945.
Un froid meurtrier sévit sur la Capitale qui commence tout juste à se remettre des dégâts de la guerre. Un corps est retrouvé, enfoui sous les gravats d'une maison bombardée. Ce corps a deux particularités : la main droite peinte en noir, et un papier dans la bouche, contenant une énigmatique mention "A PARM".
Maurice Clavault, jeune inspecteur de police, est chargé de l'affaire qui va le mener dans un passé trouble et plus ou moins récent pour tous les protagonistes.

D'Ovidio use (et abuse...) des longues phrases de type poupées russes, à tiroirs multiples qui laissent parfois le lecteur un peu essoufflé. Mis à part ce détail, on a ici un roman très bien écrit, d'une construction assez compliquée avec de multiples retours en arrière mais qui sont toujours bien expliqués. On est plongé dans un Paris d'immédiat après-guerre sous le gouvernement de Vichy et le quotidien des français y est très bien raconté.
On suit avec intérêt les vies de plusieurs personnes, à différentes époques, destins croisés qui vont finir par se rejoindre.

Paradoxalement, c'est ce chassé-croisé incessant de vies, de personnages, d'époques, qui peut également lasser le lecteur. Qui se demande, au fur et à mesure des pages, "et l'enquête alors ?".
D'autres meurtres ou crimes ont lieu, que l'inspecteur doit tenter d'élucider. Ceux-là auront-ils un rapport avec le premier ?
J'avoue en avoir eu un peu assez, lors d'une énième réminiscence de Maurice, sur la vie de son cousin, dont la mère, mariée au frère de ...
Vous l'aurez compris, ce n'est pas une lecture linéaire.

L'enquête n'est finalement qu'un prétexte pour servir de fil rouge à ce roman qui dépeint avec adresse la vie et la destinée, tragique ou non, des héros malgré eux de cette triste époque.
A ne pas lire si vous voulez suivre une véritable enquête, pleine de rebondissements, mais à lire pour son aspect humain et historique.