Joseph Adams (La compagnie des ténèbres - Tome 1)
		Galliano & Milano Edition : Glénat, Collection : Grafica 2010, 52 pages ISBN : 978-2-7234-7016-2 13,50 €

Nous sommes en 2017, et le monde a bien changé : aux informations, ce ne sont que mauvaises nouvelles (bien pires encore que dans les journaux actuels) : tsunamis, inondations, réchauffement climatique et disparition d'animaux menacés sont monnaie courante. Au milieu de ce chaos, à Manhattan, la police, plus précisément l'inspecteur Dee, recherche un criminel : l'homme a récemment tué quatre enfants en les entaillant au niveau des côtes, afin de serrer leur coeur jusqu'à l'arrêt complet. Puis, l'homme en question a peint les corps entièrement en bleu...

Alors, Dee piétine, jusqu'à ce qu'il se souvienne d'une histoire : l'inspecteur choisit un livre dans sa bibliothèque, et part dans la relecture d'un manuscrit écrit en 1962 par un certain Joseph Adams, alors explorateur de vestiges mayas au Guatemala. Enfin, pas seulement, puisque l'homme est à l'époque un fervent traqueur de nazis, dont beaucoup sont réfugiés en Amérique du Sud après la chute du Reich d'Hitler.

Mais Joseph Adams est régulièrement pris d'étranges migraines qui l'amènenent à tuer ses victimes. Le voilà accompagné d'un enfant qui lui sert de guide et de Maria, une magnifique prostituée chamane rencontrée dans un bouge sans nom. Tout ce petit monde part pour la jungle, afin d'y débusquer Rudolf Krissten, un adepte de magie noire proche d'Hitler : le führer a eu des penchants pour ce genre d'histoires...

L'accueil réservé est plutôt froid, et le trio aura bien du mal à se sortir des griffes de Krissten qui a bien vieilli depuis, mais qui est parvenu à garder une certaine fougue qui fait de lui un homme particulièrement craint des indigènes...

La vision de la couverture de ce premier tome de La compagnie des ténèbres nous fait penser inexorablement à deux choses : le personnage principal fait franchement référence à Indiana Jones (au même titre que ce qu'on avait pu voir dans le premier tome de L'héritage du diable par exemple), et ce dernier est aux bras de la fameuse Maria, qui a des traits qui n'ont rien à envier aux personnages féminins du célèbre Milo Manara...

Pourtant ici, c'est bien à un autre dessinateur italien que nous avons affaire, en la personne de Mario Milano... Le trait est donc ici tout à fait fin et précis, avec cette dose d'érotisme savamment distillée, même si toutes les femmes rencontrées dans l'album ont une fâcheuse ressemblance.

Côté scénario, cela part tout de même dans pas mal de direction... Patrick Galliano fait se mêler deux époques (l'inspecteur Dee de 2017 se retrouve plongé dans les aventures de Joseph Adams en 1962). Pour autant, le rythme est bon, et il n'est pas difficile de suivre cette histoire. Cela parle tout de même de sujets graves en 2017, manifestations écologiques et meurtres sanglants à la clé, et ésotérisme en 1962 : de quoi déconcerter du monde, mais après tout, pourquoi pas ?

Un premier tome somme toute très vaste, qui laisse pas mal de questions sans réponses : comment a donc fait ce livre pour atterrir dans la bibliothèque de l'inspecteur ? On a déjà quand même de quoi se faire des idées...