Tifenn (Ténèbres - Tome 2)
		Bec, Christophe & Iko & Digikore Studios Edition : Soleil 2010, 48 pages ISBN : 978-2-302-01287-5 13,50 €

Pour Enora et son mari Kilian, le verdict tombe : elle ne pourra jamais avoir d'enfant. Le couple s'en retourne malheureux dans sa demeure. Pendant la nuit, un bruit réveille Kilian qui sort voir ce qu'il se passe. C'est alors qu'il voit s'écraser, en provenance du ciel, une machine étrange. Dans celle-ci, il découvre un bébé. Le destin semble joue des tours au couple, mais il ne perd pas de temps à savoir quoi faire de l'enfant : il sera le leur. Et il se nommera Ioen.

Quelques années plus tard, les créatures ailées sont un danger bien réel. Elles brûlent les villages et dévorent les villageois. Alors que Ioen et son père rentre d'un tournoi de tir à la sagaie où Ioen s'est illustré, ils croisent des villages en flamme. Ils accélèrent pour arriver au moment où leur propre village se fait attaquer. Et Ioen va voir sa mère se faire couper en deux par les mâchoires d'une créature. Une profonde haine va alors naitre en lui. Une haine qui va lui donner envie d'apprendre à se battre pour venger celle qui l'a élevé malgré le fait qu'il n'était pas de son sang.

Christophe Bec est connu pour être un dessinateur de talent mais aussi un scénariste qui aime à se plonger dans le fantastique (Sarah, Pandemonium), la science-fiction (Bunker) ou bien des récits beaucoup plus sensibles (Carême). Il lui manquait sa propre série de fantasy. Et il est clair qu'il se fait plaisir avec Ténèbres. Certes, on ne peut pas dire que ce soit révolutionnaire, mais c'est fait avec beaucoup d'envie et de précision. Du coup, on adhère forcément. Comme à son habitude, les révélations arrivent au compte goutte, et les flash backs sont nombreux, sans pour autant perdre le lecteur. Il faudra cependant sans doute reprendre la lecture du premier tome avant d'entamer celle du deuxième, pour être certain de ne rien louper. Les pistes sont multiples quant à l'identité du sauveur mentionné par la prophétie, même si des éléments de réponse formelle semblent être donnés. Mais on sait que les scénaristes aiment bien nous emmener dans des directions qui ne sont pas les bonnes pour mieux nous surprendre. Nous verrons bien ce qu'il en sera dans la suite.

Du côté du dessin, Iko assure une nouvelle fois un travail de grande qualité. C'est certes encore dans les canons de ce qu'il se fait aujourd'hui en matière de fantasy, mais c'est fait avec minutie. Les décors sont tout autant soignés que les personnages. Bref, c'est du bel ouvrage servi par des couleurs qui savent bien poser les ambiances, notamment quand on est avec la sorcière, dans les profondeurs du château.

Malgré un classicisme certain, mais assumé, Ténèbres est une série de fantasy qu'il serait dommage de bouder au vu du résultat final. Elle saura se démarquer sans peine de toutes les productions qui abondent actuellement.