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Proverbes (Tome 1) |
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Collectif Edition : Griffe d'Encre, Collection : Anthologie
2010, 96 pages
ISBN : 978-2-917718-25-4
9 € |
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La vengeance est un plat qui se mange froid. Pour vivre heureux, vivons cachés. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. L'habit ne fait pas le moine. On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. Là où frappe le professeur, une rose fleurit. Ces mots vous sont-ils connus ? Sans doute que oui, pour la plupart, car ce sont des proverbes encore fortement usités dans notre vie quotidienne, construits pour nous enseigner des valeurs sûres. Mais le sont-elles sans le moindre doute ? Six auteurs se sont penchés sur la question dans ce premier opus d'une mini anthologie signée Magali Duez et Michaël Fontayne. Voici, dans l'ordre, de quoi ils parlent.
Que faire quand on n'aime pas les petits pois et que sa belle-mère, acariâtre au possible, vous force à les manger ? C'est ce que se demande Thomas, qui a quand même bien son idée sur la question. Dans ce court récit de Ghislaine Maïmoun, c'est un conflit de longue haleine qui est à l'origine du proverbe. Un texte peut-être un peu trop court pour s'y plonger totalement.
Victor aime faire la sieste à l'ombre de ses pommiers, sur son hamac, dans le jardin. Mais voilà, entre le bruit que fait son voisin en creusant, sa femme, Sara, qui ne voit pas ça d'un bon œil, les nouvelles technologies qui l'empêchent de jurer tranquillement, et les lois de plus en plus sévères... il ne peut plus faire sa sieste tranquille ! Ce texte de Frédérique Lorient est surtout écrit pour faire sourire, mais n'est pas dénué de sens cachés. Qui n'a jamais eu envie de tuer son voisin qui fait constamment du bruit ? Deux êtres qui s'aiment s'aimeront-ils toujours autant ou sont-ils voués à vivre sans pour autant se comprendre mutuellement ?
Une jeune fille, adolescente, s'ennuie fermement, en proie aux doutes de son âge. Alors quand elle rencontre en rêve un personnage avec lequel elle se sent bien, et peut voler au dessus des toits, c'est soudain comme une bouffée d'oxygène. Comme il a de la chance de ne pas être en vie réellement... Eh oui, l'herbe paraît toujours plus verte chez le voisin comme le dit un autre proverbe. Ce texte de Laurence Rodriguez s'avère pourtant sans concession pour ce proverbe. Un texte qui fait réfléchir sur ce qu'est la vie, et sur la chance que l'on a, si infime soit-elle.
Une autre jeune fille grandit cette fois comme un modèle pour toutes les autres de la ville. Mannequin vedette d'une grande marque, Agathe défile dans des nouvelles robes tous les jours, y compris dans son établissement scolaire. Résultat, toutes les autres sont jalouses, et aucune ne veut être son amie. Pourtant, ses parents et son agent ne voudront jamais le concevoir, surtout quand arrive le moment de préparer la cérémonie de remise, faite de cartons dont Agathe, enfin ses parents, ne veulent plus. Il va de soi que dans ce texte de Nathalie Salvi, la situation va finir par exploser d'une façon ou d'une autre. La novella Sortie de route, chez le même éditeur, nous avait déjà bien averti sur les idées de l'auteur. Cette récidive est dans le même goût, cynique et porteuse de message.
Dans le texte suivant de Véronique Pingault, un couple est en train de craquer nerveusement. Il faut dire que le pauvre Jean-Pierre a bien du mal à accepter le fait que son épouse, Elizabeth, soit toujours aussi maniaque, au point de rouspéter la femme de ménage qui ne fait jamais les choses comme elle le désire, elle, et qui de ce fait, refait tout derrière. Quant au repas, toujours le même, il en a plus qu'assez. C'est pourquoi quand la publicité d'une étrange société leur parvient par mail, via leur fille, le couple hésite à adhérer à ce nouveau produit qui certifie que chaque personne employée fera aussi bien que ce que l'employeur ferait lui-même... Vous pensez que ce piquant récit a un piège ? Gagné ! C'est d'ailleurs le texte qui m'a le plus plu de cette anthologie.
Pour finir, un texte d'Isabelle Guso qui va tenter de mieux comprendre ce proverbe que je ne connaissais pas, d'une façon à la fois proche et inverse de celle décrite dans sa novella, Présumé coupable. Le dit professeur de vie, une mère, vit au quotidien ses difficultés pour éduquer sa fille, de son point de vue une enfant difficile. Proche, parce que chaque parent est un jour confronté à ces difficultés. Éloigné, parce que décrit comme tel, le comportement parait intolérable. Où est la part d'exagération, et celle de l'intolérable ? C'est un débat qui est très actuel dans notre pays d'ailleurs. Pour ma part, j'ai été surpris par le récit, parce que je n'avais pas de prime abord interprété le terme "frappe" dans son sens littéral, mais plus sur un sens métaphorique.
Ces six textes forment donc une interprétation toute personnelle de six proverbes courants, ou moins courants. Dans l'ensemble, les récits, sous couvert d'imaginaire, sont surtout là pour nous faire réfléchir à notre propre utilisation des termes, et au sens que l'on leur donne. Ces récits ont aussi tous en commun d'être proche de la vie et de la mort. Après tout, c'est tout à fait logique : les proverbes sont bien des guides pour les générations futures non ?
En tout cas, après six auteurs féminin, je me demande si l'anthologie future, Proverbes II, sera composée de six auteurs masculins ! L'avenir nous le dira : tout vient à point à qui sait attendre !
Ecrite par , le 29 Décembre 2010 à 03:12 dans la rubrique .
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