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Deuxième époque (1917 - 1918) (Mattéo - Tome 2) |
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Gibrat Edition : Futuropolis
2010, 71 pages
ISBN : 978-2-7548-0114-0
16 € |
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C'est l'anniversaire du défunt père de Mattéo, quelque part près de Collioure. Comme chaque année, la mère de Mattéo a repeint le bateau de son père, et comme chaque année, Mattéo est fidèle au rendez-vous pour son défunt soldat de père. Mattéo est exilé en Espagne depuis quelques temps : on l'y a emmené de force afin d'éviter la bêtise d'aller au front allemand, lui qui est espagnol et qui était sur le point de s'engager, par amour pour Juliette. Parlons-en, de Juliette ! Son homme est revenu de la guerre, bel et bien blessé et acariâtre. La vie est devenue invivable à la maison, et la rencontre de ce soir avec Mattéo a du bon... Le jeune homme est heureux d'avoir retrouvé sa Juliette l'espace d'une soirée. Il lui propose maintenant de partir pour la Russie... Avec les espagnols, ils sont nombreux à partir pour Petrograd, afin d'y soutenir les révolutionnaires rouges, contre les hommes blancs du tsar... Juliette n'est pas au rendez-vous le lendemain pour partir, bien sûr : c'est avec Gervasio, son copain de toujours, que Mattéo embarque pour la Russie. Sur place, il fait un froid polaire. Les cadavres jonchent le sol, mais emprunter un manteau à un mort peut vite porter malheur, notamment lorsque le camp que vous rencontrez ensuite est un camp ennemi... Et c'est justement ce qui arrive... Heureusement, ceux-là n'ont pas la détente trop facile, et Gervasio parvient à retrouver la maison de Dimitri, son neveu, avec sa jeune et jolie soeur Léa... Tandis que Dimitri est grand comme la Russie, Léa a la révolution dans la peau. La jeune fille est insaisissable, et tous les moyens sont bons pour la révolution, même si celle-ci doit forcément faire des dégâts parmi les innocents... Un constat que fera bien vite Mattéo, à qui la révolution va vite apporter son lot de dégoût... Après les tranchées de la Grande Guerre, c'est contre toute attente en Russie que Jean-Pierre Gibrat a décidé de mettre en scène son personnage principal. Une fois de plus, le lecteur s'attardera sur le plan graphique : les planches sont magnifiques et suintent les heures de travail, tant la couleur directe est soignée. Les jeux de lumière sont pour beaucoup dans l'éclat d'un visage ou d'un lieu, tandis que les ombres ne permettent que de deviner les détails ayant moins d'importance : du grand art de ce côté là. C'est toujours surprenant, même si l'habitude nous gagne avec cet auteur, depuis Le sursis ou Le vol du corbeau, forcément... Ici, on a en plus droit à la superbe mise en page et au papier d'excellente qualité, habituel à l'éditeur Futuropolis : assurément un des plus beaux livres de l'année sur la forme... Et sur le fond ? Eh bien, le scénario est encore une fois sans faille : l'auteur parvient une nouvelle fois à émouvoir avec une histoire pleine de sentiments et d'humanité, au milieu d'évènements historiques majeurs pour la Russie, et pour l'Europe... De quoi régaler un large public une nouvelle fois, un peu comme les livres de Galandon, de la collection Grand Angle chez Bamboo (L'envolée sauvage, L'enfant maudit, Tahya El-Djazaïr...). Le maître Gibrat a encore frappé, avec une série qui rappelle le très beau Notre mère la guerre chez le même éditeur. Nous ne nous sommes nullement forcés à mettre un coup de coeur à chacun de ces livres, mais que voulez vous : il est impossible qu'il en soit autrement...
Ecrite par , le 21 Décembre 2010 à 21:12 dans la rubrique .
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