Mortels péchés
		George, Elisabeth Edition : Pocket 2010, 672 pages ISBN : 978-2-266-20426-2 7,80 €

Cette anthologie de textes rassemblés par Elisabeth George a la particularité d'être constituée d'histoires de meurtres pour lequel le mobile est l'un des deux péchés (mortels !) d'avarice ou de luxure. Le cas de l'avarice est particulièrement représenté par De quoi passer l'hiver, de Gillian Linscott, la cynique La fièvre de l'or, de Dana Stabenow (le titre à lui seul en est témoin !!), la grinçante Les vêtements des autres, de Susan Wiggs (encore que le péché d'Envie y participe aussi) et la charmante Tout peut aider, de Z. Kelley. Chocolat noir, de Nancy Pickard, me paraît aussi en relever, mais la consommation, si j'ose dire, s'accompagne d'un tel plaisir que la luxure ne me semble pas si éloignée non plus...

Toutefois, les nouvelles qui me paraissent le mieux illustrer ce second péché seraient l'amusante Tu m'entends ?, de Marcia Talley, l'originale (et excellente !) Couguar, de Laura Lippman, la fort drôle Une nuit choc, de Stephanie Bond (qui renouvelle avec talent le vieux schéma du "moins suspect des suspects"), la... théâtrale... Invasion, de Julie Barrett et enfin la très originale et délirante La cuisse de Paddy O'Grady, de Lisa Alber.

Bien sûr, certains textes sont un mélange d'avarice et de luxure, comme le sympathique hommage à Sherlock Holmes qu'est Tu vas attraper la mort, de Barbara Fryer, Jenny, mon amour, d'E. George (qui m'a vivement rappelé Moi, Richard) ou Folie moderne, de Marcia Muller. Et dans certains autres, je n'ai décelé vraiment ni l'un ni l'autre, comme dans Comment je me suis éclaté pendant les vacances, de Patricia Fogarty ou Les faits dans toute leur brutalité, de SJ Rozan.

D'intérêt inégal, ces histoires n'en constituent pas moins un ensemble intéressant en tant que tel, fût-ce seulement par leur thème commun, en montrant combien on peut construire de textes différents avec un point de départ imposé.