Orval (Tome 2)
		Servais Edition : Dupuis 2010, 54 pages ISBN : 978-2-8001-4771-0 14,50 €

La révolution française n'a pas été un évènement profitable pour l'abbaye d'Orval... Loin de là... En fait, les révolutionnaires ont purement et simplement totalement démoli l'abbaye, devant les fortes croyances qui voulaient que les bijoux de Marie-Antoinette, reine de Lousi XVI, étaient cachés par les moines avec leurs biens les plus précieux dans une quelconque cachette souterraine. Alors, le moine Gauthier, comme tous les siens, a du se retirer, dans les forêts environnantes, afin d'échapper aux tortures destinées à arracher aux moines la cachette présumée d'un véritable trésor. Cela fait donc maintenant vingt cinq ans que Gauthier vit retiré parmi les animaux, notamment les loups qu'il a pu apprivoiser. Son seul contact avec l'extérieur est resté un homme dénommé Jean, qui l'a aidé en lui apportant de la nourriture des marchés environnants...

L'abbaye, elle, ou plutôt les ruines qui restent, ont changé plusieurs fois de propriétaire. Tous ont racheté le terrain dans le but de mettre la main sur les fabuleux trésors qu'elle est censée cacher. A présent, c'est Henri Froisset qui en est le propriétaire... Le riche mécène commence à dépenser pas mal d'argent, tandis que son fils non reconnu, Jacques Frémy, est venu le défier pour avoir abandonné sa mère dans la misère. Froisset n'en a cure, et ne prête pas plus attention à ce fils. Ce dernier s'est entouré de quelques brutes, et sème la terreur désormais sur les bourgeois environnants. La troupe de malfaiteurs vit de larcins, mais ne parvient pas à mettre la main sur le trésor d'Orval... Jusqu'à ce qu'un homme leur révèle l'endroit, profond dans la forêt, où se trouve Gauthier...

Suite et fin donc de ce diptyque de Servais. Une nouvelle fois, nous tombons sous le charme des dessins fins et détaillés du maître. Notamment, page 35, nous avons droit à un superbe effet de lumière : la lune éclairant le moine à travers les ruines de l'abbaye... L'effet est d'une très grande force, et rend le scénario parfaitement crédible à cet endroit de l'histoire. Ce livre est donc non seulement l'occasion de s'extasier devant une telle maîtrise graphique, mais il permet aussi de s'instruire sur le passé de cette abbaye. Orval a connu une apogée, puis un sacré déclin où elle n'était plus que ruines, avant de reconnaître l'apogée. C'est un pays tout entier qui a permis la reconstruction de cet endroit... La BD a t'elle réussi son pari ? Dans la mesure où la fin de la lecture donne particulièrement envie de visiter l'abbaye, je dirai que oui ! Et ce n'est pas la bière du même nom (qui est une des dernières bières d'abbaye) qui me fera changer d'avis...

En définitive, un livre d'une grande qualité, digne successeur du précédent, qu'il faut absolument découvrir.