Substrat (Le syndrome de Hyde - Tome 3)
		Corbeyran, Guérineau, Defali & Sentenac Edition : Delcourt, Collection : Machination 2010, 48 pages ISBN : 978-2-7560-0580-5 13,50 €

Yann fait de sombres cauchemars où sa mère le traque dans la forêt avant de se transformer en monstre et de lui sauter dessus. Il n'y peut rien ; il ne peut contrôler ses rêves. Pourtant, ne pas savoir le terrorise et il n'est pas tendre avec sa mère, de ce fait, l'envoyant promener. Alors, il passe ses journées à jouer aux jeux vidéos à tuer des monstres, pour éviter de penser, pour faire semblant qu'il pourrait faire la même chose si un monstre l'attaquait, pour se sentir moins prisonnier. Parce que sa mère et lui sont bien prisonniers de Winston, le chasseur. Et comment faire pour réussir à s'échapper de ce ranch en plein coeur du Texas ?

Dans le Sussex, à la fin du XIXième siècle, Robert Louis Stevenson est invité par son ami, Philip, afin de lui faire part de certaines de ses découvertes. Cela concerne la mission en Iran de deux archéologues, Taylor et Fisher. Ils sont revenus avec un rouleau qui semblerait être un original de Manès, le père du manichéisme, et Philip en a hérité. Après l'avoir étudié, il souhaiterait le remettre à Stevenson pour que ce dernier en fasse bon usage dans une de ses histoires.

Or, les archives de Stevenson se trouvent actuellement dans The British Library, à Londres. Endroit dans lequel Kathrine, une écrivain en contact avec Winston, fait des recherches.

Voici le troisième et dernier tome de Le syndrome de Hyde. Le principe est toujours le même, à savoir revisiter de manière moderne des mythes que nous connaissons maintenant depuis de nombreuses années. Mais c'est vraiment bien fait, sans grand renfort de trop de fantastique et d'effets clinquants. Au contraire, ce tome raconte beaucoup de choses et explique ce qu'est ce fameux substrat et d'où il provient. Très intéressant. D'un autre côté, on n'en attendait pas moins de la part de Corbeyran et Guérineau, qui savent parfaitement mener leurs lecteurs.

On retrouve aussi avec plaisir le dessin de Defali. Rien ne sert de toujours faire les mêmes remarques sur son dessin au fil des chroniques, elles seront à peu prêt toujours les mêmes. Donc, oui, il y a parfois des digressions malheureuses dans les visages, mais c'est assez rare pour ne pas gêner la lecture. Et oui, ses encrages sont toujours du plus bel effet. Après, si vous êtes vraiment allergiques à son style, ne vous y plongez plus.

Cette série se clôt de manière appropriée, je trouve. Une porte est légèrement laissée ouverte, au cas où les auteurs décideraient de remettre un jour le couvert, mais tout peut aussi bien s'arrêter là sans que rien ne soit en suspend. Cette série n'avait peut-être pas les prétentions de certaines autres séries de Corbeyran, mais elle aura quand même su nous faire s'évader le temps de trois tomes.