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Triste flic

 
  Hamilton, Hugo
Edition : Points 2010, 254 pages ISBN : 978-2757813607 6,5
 

Pat Coyne est paumé. Sa femme l'a quitté, il se complait dans une salutaire dépression et s'amuse à faire tourner sa psy en bourrique, et son fils sombre à son tour. Il sombre dans l'alcool, la drogue, et les ennuis à tout va. PLus rien ne tourne rond dans cette bonne vieille Irlande. L'ex flic se fout de tout.

Pourtant, quand son ami Tommy Nolan est retrouvé mort dans le port et que son fils se trouve mouillé dans cette sordide affaire, il reprend spontannément du service.

Hugo Hamilton nous offre ici un exercice de style qui est loin d'être des plus simples. Traduire l'état d'esprit de Pat Coyne, parler comme lui, penser comme lui, sans tomber dans le vulgaire et le graveleux, est en soi une première réussite. Pour qui ne connait pas l'auteur, cette écriture peut être déroutante, perturbante même au départ. Le texte est haché. L'écriture est fluide, mais l'histoire elle ne l'est pas. Pourquoi ?

Peut être parce que cela permet au lecteur de revétir pour le temps de sa lecture la peau d'un Pat Coyne atypique. On en fini par penser comme lui, envisager les choses sous le même angle de vue.

Ce que l'on pourrait reprocher au roman ? La nécessaire présentation et compréhension des différents personnages nécessite du temps... du temps et des lignes. L'action met un peu de temps à se mettre en place, puis se déroule ensuite à toute allure. Mais c'est un passage obligé sous peine de sombrer dans une certaine médiocrité des protagonistes.

Le plus ? Des personnages, d'une consistance rare. Des gens vrais, ou comme dans la vraie vie, on se rend rapidement compte que ce n'est pas celui qui parait le plus misérable qui a le moins de valeur. Un réalisme effarant aussi. Une vraie description de la vie quotidienne, irlandaise en l'espèce, mais tellement semblable au quotidien de tout un chacun.

Un livre très différent même de ce à quoi l'on peut s'attendre à la lecture de la quatrième de couverture. Comme quoi, il faut parfois prendre le risque et le temps d'être agréablement surpris.

Ecrite par Thyde, le 16 Novembre 2010 à 07:11 dans la rubrique Roman Polar .
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