L'épée de l'empereur, Taitei no Ken (Tome 1)
		Yumemakura, Baku Edition : Glénat, Collection : Roman 2010, 271 pages ISBN : 978-2-7234-7232-1 14,99 €

Dans la grande forêt de cèdres du Japon, un homme fort grand se déplace sous une pluie diluvienne. La tempête ne semble pas le déranger plus que cela, tant sa tenue est des moins couverte : il est torse nu, mais porte un large pantalon de combattant, deux sabres à sa ceinture... mais aussi une grande épée venue d'occident sur son dos. Genkuro Yorozu, car tel est son nom, va faire le travail pour lequel il a été payé : libérer une jeune fille de ses ravisseurs, et s'assurer qu'elle n'a pas eu de préjudices physiques. Elle est pourtant fortement gardée, par des anciens partisans du clan Toyotomi devenus de simples soudards. Mais voilà, le colosse est aussi rapide que fort, et même un ancien samouraï comme Hikoshiro ne peut rien faire. La fille sauvée, Genkuro voit son attention distraite par un phénomène inédit dans le ciel surplombant la montagne Ibuki.

En effet, une gerbe de flamme additionnée d'un son métallique assourdissant apparait, puis semble se couper en plusieurs autres traits lumineux allant vers le sol... Le géant veut en avoir le coeur net.

Plus près de là, une compagnie d'hommes ne portant qu'un seul sabre escorte une jeune femme qui semble très précieuse à leurs yeux. Mais ils sont gênés dans leur périple par un ninja réputé, Hansuke, surnommé l'homme volant. Alors que le combat fait rage entre Saizo, un ninja qui se faisait passer pour un simple marchant, Ikichi, et l'agresseur, les deux hommes sont gênés par le fameux éclat lumineux qui ressemble à une sorte de bateau volant. Mai, la jeune femme à protéger, trouve le cratère creusé par la chute de l'étrange navire, et s'y engouffre.

Si ce scénario vous dit quelque chose et que vous êtes des lecteurs de mangas, rassurez-vous, c'est tout à fait normal. En effet, ce roman est le texte dont est issu le manga éponyme Taitei no Ken, l'épée de l'empereur, parfaitement dessiné par Dohe, mais où il est parfois complexe de se repérer dans le cadre du récit. Alors pour ceux qui, comme moi, ont ce soucis, soyez heureux car ce roman va vous permettre de tout comprendre ! Malheureusement, peut-être en raison de la traduction (mais je suis loin d'en être persuadé puisque j'ai déjà lu d'autres romans d'auteurs japonais et de genre SFFF), ce roman a un très lourd désavantage : il manque carrément de style littéraire.

L'auteur se contente de grandes descriptions (voire de répétitions, on commence à le savoir que le héros est grand, immense, baraqué et tout ça) et de longs dialogues limite philosophiques. Bref, se mettre à L'épée de l'empereur a été plutôt compliqué. Pourtant, quand vient la deuxième partie, cela commence à s'améliorer. On est loin de la qualité désirée, mais ça devient plus lisible. Le poids de l'expérience sans doute. Il faut noter que ce que nous avons ici en un seul volume correspond en réalité à la réunion des deux premiers opus de la série. Vous trouverez d'ailleurs à la fin du texte les deux postfaces, ainsi qu'une carte du Japon de l'époque, le début de l'ère Edo, qui peut avoir son utilité pour mieux repérer les lieux visités par nos personnages.

Ayant lu les deux supports, je finis par croire qu'ils sont complémentaires. On admire les graphismes du manga, et on comprend les détails avec le roman. Mais très sincèrement, si vous hésitez entre les deux, le manga suffit. Découvrir la nouvelle collection Glénat roman par L'épée de l'empereur ne me semble pas être une bonne idée. Lui préférer peut-être The Sky Crawlers dont le style et l'humour pourrait sans doute vous mettre la main dans l'engrenage. Il reste que publier les romans liés aux mangas en France me semble une excellente idée. Je ne demande qu'à en être convaincu par des titres plus accrocheurs.