Hayate the combat butler (Tome 1)
		Hata, Kenjiro Edition : Kana 2010, 192 pages ISBN : 978-2-5050-0958-0 6,25 €

Drôle de cadeau de Noël qui attend cette année Hayate, un lycéen de seize ans : ses parents, chômeurs professionnels et joueurs pathologiques, ont accumulé une dette tellement astronomique qu'ils ont vendu les divers organes de leur fils aux yakuzas pour la rembourser. Hayate a toujours dû se débrouiller seul pour gagner l'argent du foyer en faisant de petits boulots en sus de ses études, il est plutôt débrouillard, mais là il ne sait vraiment pas quoi faire pour échapper aux dangereux criminels qui veulent le mettre en pièces détachées.

Hayate entrevoit cependant une solution : le kidnapping avec demande de rançon. La cible ? Cette fillette de treize ans aux mignonnes couettes blondes, qui erre seule dans le parc. Alors, quand deux sales types essaient d'embarquer la petite fille sous ses yeux, il voit rouge et les envoie balader : elle est à lui ! Nagi est émerveillée par son sauveur, ce beau jeune homme fort et gentil à la fois. Hayate patauge dans ses explications et le quiproquo s'installe : Nagi se persuade qu'Hayate a eu le coup de foudre pour elle, tandis que celui-ci ne se rend à aucun moment compte de la méprise...

Hayate a désespérément besoin d'un nouvel emploi. Nagi, tombée sous le charme bien qu'elle s'en défende, est toute heureuse de le lui fournir : le garçon sera son majordome, à la fois serviteur et garde du corps. En effet, la petite fille est en fait une très riche héritière, pour qui l'argent est le moindre des soucis mais dont la protection est une affaire sérieuse. Hayate, ravi, est bien décidé à tout faire pour se faire accepter par les proches de la capricieuse "princesse" orpheline : Maria, la séduisante servante/confidente de Nagi, fort troublée par l'irruption de ce beau jeune homme mais pas dupe du tout du malentendu initial entre le kidnappeur en puissance et sa victime ; Klaus, le chef des majordomes, réticent à embaucher cet inconnu à l'apparence piteuse ; et Tama, l'impressionnant tigre élevé par Nagi et qui lui voue une affection jalouse...

A la lecture de ce premier tome de Hayate the combat butler, on ne peut que comprendre l'engouement dont la série est victime au Japon (adaptation en série animée, jeux vidéos, etc.) : c'est drôle et ça ne se prend pas du tout au sérieux, de quoi passer un agréable moment. Le scénario n'est guère crédible, les rebondissements souvent téléphonés, mais les situations ne manquent malgré tout pas de nous faire rire.

Les personnages ont des caractéristiques tranchées, mais sont très attachants. Un petit coup de coeur pour Tama, le "gros chat" qui a grandi entouré de tant d'amour qu'il a appris à parler le langage humain, ce dont Hayate va se rendre compte par inadvertance (mais attention, c'est un secret, il ne faut pas le dire !). Hayate est le plus ambivalent des personnages du manga : il attire les ennuis, mais sait se faire apprécier de tous ; il est incroyablement malchanceux et guère expérimenté au combat, mais il semble incassable et a des réflexes surhumains, sortant des pires situations sans une égratignure. Et tant mieux pour lui, parce qu'il n'hésite pas à engager des combats perdus d'avance (qu'il lui arrive cependant de gagner !) pour défendre Nagi...

Le dessin de Kenjiro Hata, sans être exceptionnel, est cependant agréable à l'oeil et porte parfaitement l'action. Au final, on se retrouve avec une série amusante et dynamique plutôt sympathique.