Dernier cargo (Mayday - Tome 2)
		Daoudi Edition : Glénat, Collection : Grafica 2010, 46 pages ISBN : 978-2-7234-7303-3 13,50 €

Azad Mikoyan est toujours en train de lutter contre ses propres démons. Survivant d'un crash, il doit se souvenir des évènements survenus dans l'appareil de la compagnie charter Panax. La chose n'est pas aisée à cause de l'hypoxie qui a précédé le crash... Mais pour l'heure, Azad a pu vaincre le mal par le mal, en retrouvant un travail de pilote à l'aéroport international de Goma, au Congo. Et les choses démarrent très mal : Azad est témoin du crash au décollage d'un 727, un zinc mis en service en 1977 pour American Airlines. Le pilote était un ami d'Azad : lui et soixante dix personnes ont trouvé la mort dans cet accident.

Alors, Azad va se remettre à réfléchir au crash de la Panax : cela fait un an qu'il s'est retiré afin de faire le point et de remettre ses idées en place. Cela fait un an également qu'il n'a plus donné signe de vie à Carmen Gustafsson, son ex-fiancée, la fille du commandant de la Panax. Les boîtes noires ont finalement pu être découvertes, et ce qu'elles dévoilent est mystérieux : il semblerait que Gustafsson délirait complètement et parlait à sa défunte mère avant le crash. Pourtant, il connaissait les risques de l'hypoxie et aurait dû mettre un masque à oxygène : pourquoi ne l'a-t-il pas fait dans ce cas ?

Et Azad va le découvrir : de nombreux éléments sont troublants, par rapport à la responsabilité de Gustafsson dans le crash de la Panax. Tout petit, il a du faire de l'asile suite au décès de sa mère, Flor, suite encore une fois à un crash d'avion. Le commandant a pu tout de même réaliser son rêve de devenir pilote, mais d'autres faits sont troublants : Gustafsson détestait la hiérarchie de la Panax, qui ne jurait que par la rentabilité financière, au détriment de la sécurité. Justement, le directeur de la compagnie faisait partie du vol : et si Gustafsson l'avait fait exprès ?

Une hypothèse qui paraît délirante pour Azad, qui finit par se rendre compte que le groupe financier derrière la Panax est le même que celui qui se trouve derrière sa compagnie actuelle. Et les profits sont de nouveau une priorité : preuve en est avec le dernier crash en date, au Congo... Et peu à peu, la mémoire revient à Azad : l'atroce vérité va enfin pourvoir éclater dans son esprit. D'ici à ce que cela se fasse au grand jour, c'est une autre affaire...

Mayday se termine avec ce second tome, lequel est tout aussi plaisant que le premier. Les planches de Youssef Daoudi, finement dessinées et finement mises en couleurs par Tatto, ne sont pas étrangères au plaisir de lecture qu'on a ici, bien évidemment... Les langues se délient avec ce tome, et on a une fâcheuse tendance à se mettre dans la peau d'Azad, y compris dans les crashs...

Cela n'est évidemment pas fait pour rassurer les personnes qui seraient réticentes à voyager en avion, mais après tout, c'est aussi là le gage de qualité de la série : côté scénario, de nombreux flashbacks viennent rythmer le récit, sans que cela ne gêne en rien la compréhension. Mayday est un diptyque plus que sympathique, qui fait parfois froid dans le dos, et dont la lecture ne peut être que chaudement recommandée.