Une belle histoire (Destins - Tome 7)
		Giroud, Rodolphe & Serrano Edition : Glénat, Collection : Grafica 2010, 46 pages ISBN : 978-2-7234-6759-9 13,50 €

Ellen est prise au piège par des rebelles en Afrique. On lui laisse la vie sauve si elle accepte de filmer l'exécution de ses amis de l'association, mais Ellen refuse. Emprisonnée, elle apprend par hasard la mort de Jane Tyler au Texas, une femme qu'Ellen sait innocente. Mais pour l'heure, là n'est pas la priorité : sa vie est en grand danger, ainsi que celle de ses compagnons. Heureusement, une aide externe intervient à temps : le camp des rebelles est attaqué, et Ellen est délivrée. Ce n'est malheureusement pas encore le cas de ses amis, dont Ellen ne connaît pas le sort. Mais la jeune fille est enfin en sécurité : elle doit simplement attendre que les aéroports du pays reprennent du service pour pouvoir enfin rentrer chez elle.

En attendant, elle a simplement pu avoir son mari au téléphone, qui lui apprend une bien triste nouvelle : le papa d'Ellen est décédé, et cette dernière ne pourra pas assister à l'enterrement de son père. Cela fait beaucoup pour Ellen, qui se retrouve coincée dans une ville où elle ne connaît personne, jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance de Paul, un homme fringant et mignon, qui lui fait la conversation et avec lequel Ellen se sent de plus en plus à l'aise.

Ellen et Paul deviennent inséparables tout au long de la soirée, entre les bars et les restaurants : de quoi faire perdre la tête à Ellen qui a besoin de cette évasion soudaine. Le week-end approchant, le couple éphémère décide d'aller passer du bon temps dans une maison située au bord d'un lac, éloignée de tout. Paul est gentil et avenant, et raconte qu'il n'a jamais eu beaucoup de chance avec les femmes. Déjà, il regrette qu'Ellen doive partir pour Londres dès lundi...

Après l'enfer de la prison aux mains des rebelles, côté sombre d'ailleurs beaucoup plus détaillé dans le tome 6, qui est une suite alternative, c'est à un tome beaucoup plus léger qu'on s'attend à avoir à découvrir. Il est vrai que le cauchemar prend fin dès le début, et qu'une relation intense voit le jour au fil des pages. Certes, on peut s'interroger sur ce qu'Ellen a en tête en s'offrant à ce beau jeune homme africain bien sous tous rapports, mais après tout, on peut peut-être la comprendre au vu des évènements qu'elle vient de traverser...

Et puis, on se rend vite compte que tout ne peut pas être si rose que cela... Le Paul en question cache un côté sombre bien inavouable, qu'Ellen découvrira seule, via les épaves des voitures qui pourrissent, avec leurs anciennes occupantes, au fond du lac... Alors, le suspense reprend ses droits, pour encore venir bouscule la vie et le destin d'Ellen...

En tout cas, c'est encore un tome très différent, et tout aussi bon, qu'on tient là : les dessins de Jean-Luc Serrano sont plus fins que ce qui nous est proposé dans le tome 6 : à juste titre, cette finesse rejoint parfaitement le scénario idyllique, même si ce dernier tourne encore une fois au cauchemar dans les dernières planches. Le travail graphique est soigné, et la mise en couleurs également.

Côté scénario, Rodolphe mêle à merveille une histoire tranquille, reposante, et un cauchemar qui prend forme en quelques cases seulement : un excellent travail de ce côté-là donc, pour un résultat sans faille : on tient une nouvelle fois un tome très accrocheur, pour une série qui devient décidément un incontournable au fil des tomes.