Dans les serres de l'aigle (Cellule Poison - Tome 4)
		Astier Edition : Dargaud 2010, 96 pages ISBN : 978-2-205-06303-5 11,50 €

Pour Zoran, il n'y a plus de temps à perdre. Maintenant qu'il sait où se trouve sa soeur, il n'est pas question pour lui d'attendre une seule seconde de plus et de la laisser encore entre les mains de cette mafia albanaise qui a fait d'elle une autre personne. Du coup, il s'introduit discrètement dans la propriété et la retrouve juste avant qu'elle ne se fasse un shoot. D'abord réticente - elle ne lui a pas pardonné de l'avoir laissé encore un peu quand il a su qu'elle était là - elle va vite comprendre que sa seule chance reste son frère. La propriété en feu, ils vont pouvoir s'enfuir, mais c'était sans compter sur l'instinct de chasseur et de survie de Zani qui reconnaît Zoran.

Au parlement européen de Strasbourg, c'est la consternation de certains députés qui viennent d'apprendre que la cellule Poison exploitait des jeunes filles pour financer son bon fonctionnement. Mais Antoine Marchal n'est pas né de la dernière pluie et remet les députés à leur place et face à la vérité nue : ce qu'ils veulent finalement ce sont des résultats, peu importe les conséquences. Du moment que leurs mains à eux ne sont pas sales...

Quant à Clara, avec le silence de Zoran, elle va devoir assurer seule la livraison de filles que Zani doit lui faire. Elle ne sait pas encore qu'elle plongera encore plus profondément dans la gueule d'un loup sauvage et affamé de vengeance.

C'est toujours avec une grande maîtrise que Laurent Astier nous propose les tomes de Cellule Poison (anciennement intitulé Poison). Ce quatrième et avant-dernier ne déroge pas à cette règle de l'excellence, que ce soit sur le plan scénaristique ou du dessin. Le scénario tout d'abord. On poursuit les allers-retours entre le passé et le présent et tous les intermédiaires sans jamais se perdre. On apprend les horreurs qui ont conduit Clara à son geste désespéré. Malgré le meurtre qu'elle a commis, comment ne pas la prendre en pitié ? Mais Laurent Astier va même plus loin avec le retour de Clara et Zoran en Albanie. Enfin, je vous laisserai découvrir ce tome tout à fait convaincant. Poignant, dur, froid et pourtant sensible.

Ce sont d'ailleurs les mêmes qualificatifs qui pourraient aller aussi au dessin. Il est incisif, malgré une grande précision. C'est de l'excellent travail qui est magnifié par les à plats qui sont toujours la marque de fabrique de la série. Ceux-ci varient en fonction du lieu, du temps et surtout des évènements et sentiments qui sont exprimés dans les chapitres. C'était troublant dans le premier tome. C'est maintenant quelque chose à laquelle on est habitué et qui est un véritable coup de maître.

Cellule Poison est effectivement une série dure mais de très grande qualité qu'il ne faut surtout pas rater.