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Publicité meurtrière |
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Markaris, Petros Edition : Points, Collection : Policier
2010, 463 pages
ISBN : 978-2-7578-1866-4
7,80 € |
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Une prise d'otages d'un paquebot entier, des meurtres perpétrés par un tueur en série. L'autorité d'Athènes ne sait plus où se donner de la tête. Surtout que leur meilleur élément, le commissaire Charitas, n'est pas tout à son travail : sa fille a embarqué avec son fiancé sur le fameux bateau, qui fait actuellement la une des actualités. Quelles sont les exigences demandées par les terroristes, peu communicatifs ? Pour quelles raisons un meurtrier s'en prend-il aux acteurs de la publicité ? Comment le commissaire Charitas arrivera-t-il à gérer ses émotions afin de maîtriser la série d'assassinats ? Publicité meurtrière a su contenter tout le côté voyeurisme qui est en moi. Il y a d'abord la prise d'otages d'un paquebot entier. Se pose alors la question du devenir de tous ces prisonniers : y aura-t-il des exécutions ? Le navire sautera-t-il avec tous ses passagers à bord ? Y aura-t-il une démonstration de force exceptionnelle pour faire entendre les revendications et montrer le sérieux des ravisseurs ? L'histoire finira-t-elle dans un bain de sang et par un deuil national ou dans un soulagement le plus complet ? On voit tellement d'horreurs aux actualités et tellement d'extrémistes déterminés que l'imagination a de quoi s'emballer. Or l'épisode de cette prise d'otage prend rapidement fin. Heureusement, le sensationnel est à nouveau titillé par l'affaire du tueur en série. Son modus operandi et ses cibles sont si changeants que l'on peut encore tout imaginer. Même si l'arme reste la même et que les victimes sont des personnes travaillant dans la publicité, le reste est-il laissé au hasard ou suit-il le schéma d'une détermination sanguinaire ? Petros Markaris a écrit un roman qui se veut ancrer dans la réalité : terrorisme, conflits et abus de pouvoir des médias. Dès la prise d'otage, le lecteur retrouve les images maintes fois montrées dans nos journaux télévisés. On n'oublie pas les attentats qui ont bouleversés les États-Unis le 11 septembre 2001 et qui ont donné lieu à la guerre contre l'Irak. On n'oublie pas non plus les nombreux otages détenus en Afrique et le fait que la France est en alerte permanente contre le terrorisme. On n'oublie pas les victimes des kamikazes au nom de telle ou telle religion. Publicité meurtrière est, pour moi, davantage un roman montrant les manipulations des personnes déterminées à faire passer leur opinion, à rendre leur justice qu'un ouvrage mettant en avant l'influence de la publicité, comme cité par Le Monde des livres. Peut-on permettre que des personnes mettent en jeu la vie d'innocents ? Faut-il résister ou accéder aux demandes des ravisseurs ? Et dans ce dernier cas, ne faut-il pas avoir peur de recevoir des exigences de plus en plus dangereuses ? Grec d'origine, Petros Markaris a voulu faire de ce roman un témoignage des tensions qui règnent dans ce pays. Voisin de la Bosnie et de la Serbie, l'auteur nous dévoile un pan de l'histoire nationale avec la participation des grecs au conflit des religions entre les orthodoxes et les islamiques. Appartenant à l'Europe, il dénonce les entraves que cette alliance a apporté. Criant de vérité, le commissaire Charitas nous ballade dans la ville d'Athènes comme si le lecteur avait un plan dans les mains et qu'il pouvait ressentir la rue. C'est un morceau de la Grèce que l'auteur apporte chez nous avec les débats politiques, les traditions et l'ambiance du pays. Publicité meurtrière est un bon mélange de sensationnel, d'enquête et de politique. On y découvre un pays touché, aussi bien que nous, par les chantages politiques et l'enjeu du terrorisme. Interpellée par l'aspect réel de la trame, je n'ai cependant pas été sensible au charme du commissaire et n'ai pas su m'investir émotionnellement dans les préoccupations du héros.
Ecrite par , le 22 Octobre 2010 à 11:10 dans la rubrique .
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