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Goût décès (Tony Chu, détective cannibale - Tome 1) |
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Layman & Guillory Edition : Delcourt, Collection : Contrebande
2010, 150 pages
ISBN : 978-2-7560-2321-2
14,95 € |
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Tony Chu et son collègue policier John Colby font une planque devant la boutique Rapid' Tapisserie. Ce magasin est censé être fermé mais des clients s'y rendent quand même de la manière la plus discrète possible. Le magasin est en effet un vendeur illégal de viande de poulet. Depuis la crise de la grippe aviaire, le gouvernement a fait interdire la vente de poulet et les deux policiers sont sur un coup. Tout d'abord, ils laissent partir un acheteur qui n'en a pas acheté tant que ça, puis c'est le frère de Tony qu'ils vont laisser passer. Heureusement, parce que D-Bear, un caïd, vient d'arriver. Alors que Tony et John sortent de leur fourgonnette pour aller lui dire deux mots voilà que Mason Savoy, un agent de la toute puissante RAS (Répression des Aliments et Stupéfiants), fait son apparition pour leur donner l'ordre de ne rien faire contre D-Bear puisque ce dernier a passé un accord avec eux. Furieux, les deux policiers vont se laisser convaincre quand Savoy leur donne le mot de passe qui va leur permettre de rentrer et manger du poulet dans le restaurant. Seulement, pour Tony, ce n'est en rien une chance. En effet, il est cibopathe. Ce qui veut dire que lorsqu'il mange quelque chose, il sait exactement ce qu'il s'est passé dans toute la vie de l'ingrédient, depuis sa naissance, son élevage et sa mise à mort, pour une viande, ou sa plantation, pour un légume. Seules les betteraves brouillent son " pouvoir ". Du coup, il ne mange que ça. Pour ne pas vexer qui que ce soit, Tony va quand même prendre une simple soupe dans le restaurant. Et là, il va avoir la vision d'un tueur en série qui travaillerait dans les cuisines du restaurant. Ni une ni deux, les deux policiers débarquent en trombe dans les cuisines et John se prend un hachoir en plein visage. Tony va quand même réussir à coincer le meurtrier, mais ce dernier va se trancher la gorge afin de ne rien dévoiler de son activité. Il ne reste plus qu'une seule solution à Tony pour savoir qui sont les victimes et faire en sorte que les parents puissent faire leur deuil : manger une partie du tueur. Et voilà une nouvelle bonne découverte des éditions Delcourt. Tony Chu, détective cannibale met en scène un personnage que l'on sent vraiment paumé, au trente sixième dessous, mais qui va être remarqué par une pointure de la très puissante RAS. Forcément, son " don " n'est pas étranger à ce recrutement. Tony, bien sûr, ne voit absolument pas ce pouvoir comme un don, mais comme une malédiction. Il ne peut rien manger sous peine d'avoir des visions si terribles qu'il vomit de toute manière son repas par la suite. Le titre de la série en français en un peu trompeur. En effet, outre la scène décrite dans l'introduction, Tony ne mange pas les cadavres, du moins pas ceux des humains. Mais il fallait un titre choc, accrocheur, pour faire sortir la série du lot de tout ce qui est produit. Personnellement, ça me va parce que la lecture en vaut largement la peine. Le trait très cartoon de Rob Guillory est aussi pour beaucoup dans l'attrait que la série procure. C'est un trait rapide mais précis qui offre un espace de souffle dans une histoire pesante et lourde qui aurait pu rapidement devenir oppressante sinon. Le décalage entre le propos et la mise en scène est une grande force de la série. De plus, les auteurs ne nous font pas attendre quinze tomes avant d'avoir de sérieux rebondissements qui vont conditionner plein de choses pour la suite. Suite que j'ai maintenant hâte de lire. Non, vraiment, Tony Chu, détective cannibale est une série très prometteuse à côté de laquelle il serait extrêmement dommage de passer.
Ecrite par , le 21 Octobre 2010 à 10:10 dans la rubrique .
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