... Californie (La liste 66 - Tome 5)
		Stalner Edition : Dargaud 2010, 48 pages ISBN : 978-2-205-06463-6 13,50 €

Nous en apprenons plus sur les origines de celui qu’on appelle le clown… Il a des origines russes, même s’il est né à Paris, et est un tueur à la solde du régime stalinien. Son rêve ? Faire en sorte qu’une véritable révolution communiste éclate sur le sol américain, en éliminant pour cela des agents dormants appartenant tous à une liste appelée la liste 66… C’est un plan qu’il a échafaudé qui a conduit Alex Poliac à devoir subir mille sévices durant quatre ans dans un asile, avant que son fils Rob ne le rejoigne, toujours par la volonté du clown, également connu sous le nom de Sergueï…

Et Sergueï ne compte pas en rester là : certes, les Poliac sont de nouveau ensemble, mais pour autant, le clown les retrouve et leur propose un marché. Leur retraite est gardée par un allié polonais, et Alex Poliac va devoir se rendre en Californie, afin d’y rencontrer une certaine Eva, strip-teaseuse de son état. Eva est une alliée à la cause, et elle lui dira ce qu’il y aura à faire, une fois sur place.

Et la mission à accomplir n’est pas des moindres : une chambre d’hôtel a été réservée, offrant une vue idéale sur un endroit où une voiture d’apparat va s’arrêter. Dans le véhicule, se trouve un certain Ronald Reagan, acteur médiocre sur le point de devenir sénateur de Californie, étape bien sûr essentielle avant l’accès à la présidence. Seulement, Reagan est un anti communiste acharné, et tous les moyens sont maintenant bons pour l’éliminer, afin qu’il n’accède jamais au pouvoir.

Mais le clown, encore une fois, n’agit pas seul, loin de là : c’est un certain Sacha qui tire toutes les ficelles… Un être bien mystérieux que personne n’a encore vu… Un être qui va enfin devoir se montrer dans ce tome final.

Ce cinquième tome de La liste 66 sonne le glas d’une série qui aura commencé en 2006, et qui nous aura fait voyager à travers plusieurs états américains, de l’Illinois à la Californie, en passant par le Missouri, le Kansas, l’Oklahoma et le Texas… Je ne souhaite pas dévoiler ici la fin, mais sachez qu’elle est tout à fait digne d’une série qui aura été très appréciée : on évite simplement un happy end qui n’aurait pas été de mise.

Côté scénario, c’est une nouvelle fois du tout bon donc, avec ces masques qui tombent et les évènements qui s’enchaînent intelligemment, à un rythme endiablé. Une fois encore, les dialogues sonnent juste et sont travaillés. Côté graphisme, cette série reste une référence pour Eric Stalner. On aimerait voir d'autres séries (je pense à certains tomes de Voyageur) atteindre cette qualité, aussi bien dans les détails que dans la colorisation de Jean-Jacques Chagnaud. Chacun des tomes donne droit à des pleines pages absolument superbes, chose que l’on retrouve ici dès la première planche.

Une excellente série qui s’achève admirablement : que demander de plus ?