Sous-sols
		Tirabosco & Wazem Edition : Futuropolis 2010, 120 pages ISBN : 978-2-7548-0309-0 20 €

Nous sommes dans un futur peut-être pas très éloigné. Depuis trois semaines, il se trouve que la lumière n'est plus... En fait, il continue de faire noir, même en plein midi... C'est l'accélérateur de particules du CERN qui est mis en cause dans ce qu'il faut bien appeler une sombre affaire... Alors, la vie continue tout de même, bien évidemment, mais il faut bien reconnaître qu'il est difficile de ne plus jamais voir la lumière du soleil. D'autant que les physiciens ne s'expliquent pas encore vraiment le phénomène...

Et au milieu de ce chaos, il y a une petite fille qui raconte sa vie. Elle a toujours été décalée, et a une particularité notoire : elle possède une soeur jumelle, qui dort depuis maintenant trois semaines. Cela l'inquiète, certes, mais la coïncidence de cet endormissement et des évènements lumineux ne l'a pas du tout frappée... Jusqu'à ce qu'elle rencontre une dame avec laquelle elle sympathise, l'épouse d'un des ingénieurs du CERN, lui aussi disparu depuis trois semaines...

Et c'est justement à l'intérieur de l'accélérateur de particules du CERN qu'on le retrouve, en compagnie de la soeur jumelle normalement endormie, justement ! Les deux êtres ne savent pas comment ils sont arrivés là, et survivent pour le moment grâce à la mince alimentation qu'on trouve dans tout bon distributeur de Mars et autres Coca... Par ailleurs, les deux êtres fuient d'énormes chiens prêts à les dévorer, apparus également d'on ne sait où...

A lire comme cela, ce récit peut sembler bizarre autant qu'étrange, je le concède. Pourtant, on tient là encore une fois un one-shot de toute beauté chez Futuropolis, qui n'est pas sans rappeler les mésaventures d'une petite fille nommée Addidas dans la série Koma, du même Wazem, dont les six tomes sont parus aux Humanoïdes Associés...

Ici, on retrouve un monde étrange, totalement décalé, tant qu'à faire... Les apparitions dans l'accélérateur sont dignes de l'histoire du chat de Schrödinger, que tout physicien (ou chimiste) digne de ce nom connaît. Le rythme est en tout cas très bon, avec certaines pages très pauvres en dialogues, laissant la parole à la force du graphisme... Une bien belle histoire un peu déjantée, qui trouvera son public d'habitués, et qui devrait en convertir d'autres.