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Les mondes d'Alastor

 
  Vance, Jack
Edition : J'ai Lu, Collection : Science-fiction 2010, 764 pages ISBN : 978-2-290-02750-9 9,90
 

Alastor est un amas d'une trentaine de milliers d'étoiles, situé vers la frange de la galaxie. Trois mille mondes, habités par trois trillions d'individus, tous soumis à l'autorité centrale du tout-puissant Connatic, qui dirige l'Amas depuis son magnifique palais sur Numénès... ou incognito parmi son peuple ! Alastor présente une fabuleuse diversité : "Les planètes habitées de l'Amas n'avaient guère en commun que leur manque d'uniformité".

Un conseil tout d'abord : ne vous alarmez pas devant la taille du pavé, il ne s'agit pas ici d'une seule histoire mais de trois ! Les éditions J'ai Lu nous proposent en fait une réédition sous forme de recueil de trois romans indépendants. Chaque histoire met en avant des planètes et des protagonistes fort différents, leur seul point commun étant leur appartenance à l'Amas d'Alastor.

Trullion : Alastor 2262
Trullion est un monde tranquille et indolent, en grande partie aquatique, où les Trills mènent une vie facile et paisible. Leurs seuls soucis proviennent de la cohabitation avec les Merlings, des créatures marines qui ne répugnent pas à croquer un humain de temps en temps, et d'occasionnels raids d'étoiliers, des pirates de l'espace. Après dix ans dans l'armée, Glinnes Huden aspire à retrouver cette vie simple, mais tout conspire contre lui : son frère Glay, embrigadé dans une secte, a dilapidé l'héritage familial ; Glinnes a besoin de beaucoup d'argent, rapidement, mais se fait justement dépouiller par des Trevanys, des nomades qui ont le vol et le mensonge dans le sang. La solution ? Devenir champion de hussade, un sport d'équipe en vogue dans tout l'Amas.
Cette première histoire est celle à laquelle j'ai personnellement le moins accroché. L'intrigue est un peu décousue et sert surtout de prétexte à une présentation de la hussade. Nous suivons la formation et l'entraînement d'une équipe de haut niveau, puis les matches endiablés auxquelles elle participera. Jack Vance a visiblement pris beaucoup de plaisir à créer un jeu à la fois physique et subtil, aux règles élaborées et dont l'enjeu a toutes les faveurs du public : la jeune (et belle) vierge qui inspirait l'équipe vaincue est dénudée publiquement !

Marune : Alastor 933
On l'a retrouvé assis dans un spatioport de Bruse-Tansel, la mémoire vide et les yeux tristes. Qui est-il ? Heureusement, la science sait faire des miracles et l'analyse exhaustive du profil de l'inconnu le donne avec une probabilité de 89% comme un Rhune. Effectivement, une fois revenu sur sa planète natale Marune, il est reconnu comme étant le seigneur Efraïm de Scharrode. Le voilà bien décidé à démasquer celui qui, parmi les nombreux adversaires qu'il se découvre, l'a écarté si impitoyablement !
Cette deuxième intrigue est plutôt classique : un amnésique qui se révèle un puissant personnage, dont la présence gêne de machiavéliques comploteurs, voilà qui manque d'originalité. C'est cependant l'histoire que j'ai préférée parmi les trois réunies ici. Le héros est particulièrement attachant. A travers ses yeux, on découvre une société féodale particulièrement rigide et aux moeurs insolites : par exemple, se sustenter y est considéré comme particulièrement vulgaire et ne se fait jamais en public, et même la seule évocation de l'acte de manger est mal venue ! Et ne parlons pas de ce qui se passe dans l'obscurité de la nuit, ces ténèbres que la présence de quatre soleils ne font survenir qu'environ une fois par mois... Efraïm, dont la mémoire vierge est désormais teintée d'un vernis galactique, est effaré devant les us et coutumes de son peuple, qui nous réserve pas mal de bons moments. On peut d'ailleurs supposer que le nouveau seigneur va dans l'avenir apporter un peu de fraîcheur dans les traditions ancestrales de son peuple !

Wyst : Alastor 1716
Wyst est le triomphe de l'égalisme : depuis cent ans, il abrite une société parfaite où chacun est logé et nourri à la même enseigne, où le reliquat de travail non effectué par les machines est équitablement réparti, où tous profitent de nombreux loisirs. Utopie... ou dystopie ? Jantiff Ravensroke, jeune artiste étranger qui cherche sa voie, curieux de cet endroit merveilleux, va en effet en découvrir les aspects les plus sombres. Il va également être amené à déjouer un complot visant rien de moins que le Connatic en personne.
L'auteur a la dent plutôt dure contre la forme extrême de communisme qu'il nous présente ici. A grands coups d'humour acéré, il nous brosse tous les travers de cette société qui n'est parfaite qu'en apparence : le vol y est monnaie courante (un moyen d'égaliser les possessions), la technologie peu fiable (se spécialiser serait anti-égaliste, donc il n'y a pas de techniciens), les meurtres tolérés (ils sont égalistes puisque tous peuvent être tués), la nourriture uniformément infecte (puisqu'il serait matériellement impossible de fournir de la bonne chère équitablement à des millions d'individus)... Derrière les apparences, les habitants sont foncièrement égoïstes et obsédés par le sexe mais surtout par les moyens de se procurer de la bonne nourriture (illégale puisqu'anti-égaliste). En fin de compte, cette société chaotique est vouée à l'échec...

L'ensemble forme un tout de bonne qualité, qui aborde avec plus ou moins de profondeur nombre de sujets de fond qui sont toujours d'actualité malgré le temps passé (les trois romans sont parus pour la première fois respectivement en 1973, 1975 et 1978).

Les mondes et les sociétés décrits sont parfois excessifs mais dans l'ensemble crédibles, avec une grande richesse tant dans les caractéristiques principales que dans les détails. Le lecteur s'immerge totalement, tout cela étant porté par des intrigues prenantes et des héros débrouillards et attachants. La plume de Jack Vance est légère et drôle, pour notre plus grand plaisir. A ce prix-là, n'hésitez pas !

Ecrite par Soleil-, le 13 Septembre 2010 à 12:09 dans la rubrique Roman Sf .
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