A corps perdu (Dieu - Tome 1)
		Karl T. Edition : Dupuis 2010, 48 pages ISBN : 978-2-8001-4379-8 10,95 €

Alex a été élevé seul par sa mère. Mais au lieu de le confier à des baby sitter, elle l'emmenait avec elle sur son lieu de travail. Un hôpital. Parce qu'Annie Ripern est chirurgienne. Et son bureau, dans lequel jouait Alex en l'attendant, donnait juste sur la salle d'opération, avec une vitre pour mieux observer. Pas étonnant donc qu'Alex, qui a bientôt dix huit ans, veuille faire médecine.

Elisa est sa meilleure amie. Ils se connaissent depuis tellement longtemps. Et elle est très belle. D'ailleurs, si tout le monde ne leur avait pas attribué un couple à tous les deux, ils seraient certainement réellement en couple. Il leur arrive de travailler ensemble le soir, fait qui alimente encore plus les ragots sur leur compte. Mais les deux jeunes gens s'en moquent.

Un jour, alors qu'Alex devait prendre le bus pour aller en cours, Elisa est passé le prendre. Heureusement parce que le bus dans lequel devait se trouver Alex explose, victime d'une bombe. Alex connaît-il vraiment aussi bien sa mère qu'il le pensait ? N'y a-t-il pas des secrets dont elle aurait oublié de lui parler ?

Damien Marie a le don de nous faire voir le monde par le bout de la lorgnette sombre, froid et dégueulasse. Nous ne sommes pas ici dans la noirceur crasse de Welcome to Hope ni dans l'anticipation de Ceci est mon corps. Mais on touche quand même du doigt un trafic qui fait froid dans le dos. Qui plus est parce qu'il est tout proche de nous, à Paris. On ne sait pas encore tout, et je pense que quand ce sera le cas, les frissons gagneront en intensité, mais ce que l'on entrevoit ne plait quand même pas. Et pourtant... Pourtant ce n'est qu'une triste réalité. Même si on peut se douter avec la couverture de quoi il s'agit, je préfère que vous le voyiez par vous-mêmes.

Le scénario est illustré par Karl T., avec lequel Damien Marie avait déjà collaboré sur La cuisine du diable. Son dessin réaliste nous fait encore plus prendre conscience que l'histoire racontée ne l'est pas dans un monde fictif mais bien dans le notre, à deux pas de chez nous. D'ailleurs, les protagonistes sont peut-être des personnes que l'on rencontre dans la rue ou que l'on côtoie, sans nous en rendre compte.

Effrayant.