Djeeb l'encourseur
		Gidon, Laurent Edition : Mnémos, Collection : Dédales 2010, 236 pages ISBN : 978-2-35408-085-3 19 €

Djeeb Scoriolis a fuit Ambéliane pour se réfugier à Port Rubia, cité gouvernée par des femmes. Il s'y installe tranquillement, sûr de son charme, mais le calme est de courte durée : obligé à participer à un périple à travers la jungle, enrôlé sur une galère, Djeeb semble décidément avoir pour destin de courir à l'aventure, fuyant les ennuis de toute sorte !

On retrouve donc Djeeb quasiment là où on l'avait laissé, quelques semaines seulement après la fin du premier tome. Au passage, s'il est agréable de lire Djeeb le chanceur avant de commencer celui-ci, ce n'est pas non plus indispensable. Laurent Gidon prend soin de rappeler subtilement quelques faits du tome précédent pour que le lecteur ne s'y perde pas. D'ailleurs, les deux intrigues sont suffisamment indépendantes pour être lues l'une sans l'autre, ou dans le désordre.

Du côté de la forme, c'est toujours remarquablement écrit. Même si je salue la prouesse, j'avoue que cette perfection, qui m'avait séduite dans le premier tome, m'a ici laissée un peu sur la touche. Quand j'admire trop le style, j'ai du mal à me concentrer sur l'histoire... Mais ce ne sera sûrement pas le cas de tous les lecteurs, et je ne me permettrais pas de reprocher à un livre d'être trop bien écrit !

L'histoire, parlons-en justement. Un poil plus sombre que la précédente, elle fait flotter sur son personnage principal une ombre de tristesse et de pessimisme qu'on ne lui connaissait pas dans le premier volet. On en apprend d'avantage sur l'Arc côtier, le monde développé par Laurent Gidon, ce qui est plaisant. En revanche, je l'avoue, Djeeb m'a profondément agacée dans ce tome : il continue d'être un enfant terrible, incapable de s'arrêter quand il le faut, plongeant tête la première dans les pires ennuis. C'est ce caractère particulier qui fait tout le sel de l'ouvrage, mais j'admets ne pas y être sensible.

En somme, un très bon roman que je conseille aux amateurs d'aventures et de belles lettres. Je n'y ai pas été sensible, mais ce n'est pas la faute de l'auteur !