Histoire de mes assassins
		Tejpal, Tarun Edition : Buchet Chastel, Collection : Littérature étrangère 2009, 592 pages ISBN : 978-2-28302283-2 25 €

En Inde, de nos jours. Un journaliste fait l'objet d'un contrat. Cinq assassins "professionnels" doivent le tuer. La police empêche l'assassinat et met le journaliste sous protection. Au fil des chapitres sont alors racontées les vies des cinq assassins (surtout comment et pourquoi ils sont devenus des assassins), alternant avec celle du journaliste.

C'est un roman agréable, bien rythmé, qui décrit parfaitement la vie actuelle en Inde, les castes, la corruption des politiques, des fonctionnaires, les conditions de vie des enfants laissés à eux-mêmes. C'est un joyeux méli-mélo de vies, toutes plus intenses, marquées, les unes que les autres. L'auteur ne fait pas dans la dentelle ni dans les métaphores, et les personnages découpent des oreilles, des testicules, enfoncent quantité d'objets dans des rectums, écrasent des pénis (scène difficile à oublier, vous ne regarderez plus vos semelles de chaussures de la même façon !), violent, torturent, tuent, à coups de marteaux, de couteaux et autres objets en tout genre.

Les scènes sont certes violentes, mais le ton employé par l'auteur les rend accessibles, et faciles à lire. Ce ne sont pas des scènes insoutenables, mais elles marquent d'autant plus les esprits car c'est raconté avec "légèreté" et finesse.

La violence urbaine sert de fil conducteur au roman, mais sert surtout de prétexte à des scènes de vie étonnantes, des sentiments exacerbés. Tous les personnages sont vrais, attachants pour certains, repoussants pour d'autres. Le lecteur est vraiment immergé dans cette Inde moderne, mêlant sans scrupule les richesses les plus indécentes et les misères les plus frappantes. On sort de cette lecture à la fois abasourdi et amusé. Abasourdi par cette vie, ce quotidien si différent du nôtre, et amusé par l'humour indéniable de l'auteur, qui sait écrire des dialogues riches et truculents, dans un langage réaliste.

La lecture de ce gros pavé m'a fait l'effet d'une bonne claque !