Les gardiens des enfers
		Alcante & Matteo Edition : Glénat, Collection : Hors Collection 2010, 64 pages ISBN : 978-2-7234-7583-9 13,50 €

Pour les gardiens de phares, ces derniers sont divisés entre trois catégories : le paradis pour les phares situés sur la terre ferme, le purgatoire pour ceux qui sont sur une île, et l'enfer pour ceux qui sont en pleine mer. Et ce n'est pas le jeune Jack Jones, qui a du se faire amputer d'une main suite à une tempête en pleine mer, qui dira le contraire. Pour lui, les enfers sont a priori terminés maintenant : direction le phare de South Stack, dans le pays de Galles, en cette fin d'année 1859 : Jack sera le second d'un certain Henry Bowen, gardien principal qui vient de perdre son second : ce dernier aurait assassiné la fiancée qui l'a éconduit, et attend la corde en prison...

De prime abord, tout se passe bien entre Bowen et son second : l'homme est affable, le confort est bien meilleur que dans le phare précédent... Tout semble donc pour le mieux, jusqu'à ce que l'on creuse un peu... De nuit, Jack surprend Bowen qui jette un rocher dans la mer : mystère... D'autant que le second trouve vite un livre sur Béhémoth dans les affaires de Bowen : ce dernier tente d'invoquer les démons, afin de faire chavirer un navire : on dit que d'après ce sort, toutes les années perdues par les défunts reviendraient à l'auteur du sort. Par ailleurs, il semble vite que l'assassinat commis par l'ancien second n'a pas vraiment à lui être imputé...

En parallèle de cela, en Australie, c'est la ruée vers l'or ! De nombreux britanniques s'y rendent en bateau en moins de 60 jours, puis ils reviennent : pour la plupart d'entre eux, ils ont de l'or plein les poches, littéralement : de quoi vous lester convenablement pour vous envoyer dans les fonds si jamais le bateau coulait, non ?

Voilà donc pour ce one-shot paru chez Glénat, imaginé par Alcante et dessiné par Matteo : les lieux sont ainsi faits, tout à fait apte à accueillir ce genre d'histoires. L'ensemble n'est pas sans rappeler la série Le gardien du feu, chez Soleil Celtic, même si on y trouve ici un brin de fantastique qui n'est pas désagréable, loin s'en faut, surtout au vu du final auquel on a droit ici.

Le scénario est donc tout à fait bien trouvé, avec un rythme assez bon et clair, notamment lors des changements de lieux, voire même d'époques (quelques planches se passant au présent, au tout début et en toute fin d'album). La première édition permet de découvrir un dossier présentant la genèse de cet album. Ce dernier est bien fait, clair, et a le mérite d'éclairer les choses, si le besoin devait s'en faire sentir.

Au final, un bon moment de lecture avec ce one-shot du scénariste de Pandora Box, bien loin de cette série d'ailleurs, ou encore de Jason Brice : un album à découvrir, assurément !