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Barreau, Laurence

 
  Barreau, Laurence
 

A quarante ans, après avoir partagé son temps avec ses enfants, devenus grands, Laurence Barreau se lance dans la littérature avec une première publication Le facteur D / E : un roman d’anticipation. J’ai eu la chance de partager un peu de temps avec l’auteur pour mieux comprendre ses motivations et les clés d’un roman qui marque son auditoire. D’un adorable petit village du Var, où elle a planté ses racines, voici ce qu’elle nous dévoile :

Emily : Selon vous, existe-il un gène de l’écriture ?

Laurence Barreau : Je crois en effet que c'est quelque chose qu'on a en soi, qui peut se traduire sous diverses formes. Comme si on avait dans notre ADN une programmation artistique. On est souvent attiré par plusieurs disciplines (pour ma part, j'ai beaucoup dessiné et peint, sculpté, chanté...) mais il y en a une qui se dégage comme étant notre meilleure forme d'expression. Je dis ça en rapport avec de nombreux artistes qui ont plusieurs cordes à leur arc.

Pendant de longues années, mon métier a été celui de maman et j'ai considéré cela comme une vraie chance ! Mes enfants sont tous adultes aujourd'hui (la dernière a 21 ans) et je compte bien me consacrer à l'écriture le plus possible. Je n'ai pas fait d'études littéraires, j'ai juste mon BAC, mais j'ai toujours dévoré les livres, des tas de livres ! De tous les genres et tous les styles ou presque (je ne suis pas très polar à quelques exceptions près).

E : Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

LB : Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit. Des nouvelles souvent, des poèmes parfois. Mais après quelques mois, je relisais, je trouvais cela minable et je jetais. Un jour, j'ai décidé de ne plus jeter et j'ai écrit un recueil de nouvelles, très noires (il sera bientôt réédité, voici un lien vers un article pour en savoir un peu plus, et aussi vers le blog que j'avais composé pour le promouvoir qui vous permettra de me connaître un peu mieux, d'une façon moins formelle).

Ensuite, mon premier roman. Une histoire assez courte, de peinture et d'amour. (Voici un autre lien vers un article à son sujet. Les deux ont été écrits par un ami journaliste et auteur qui a aimé mon travail et m'a fait l'honneur de lui consacrer ces deux articles) [NdEmily : il s'agit de Daniel Lesueur].

E : Vous passez du noir au roman d’amour. Est-ce selon vos états d’âme ou une ambiguïté entre les moments les plus importants de la vie : l’amour et la mort ?

LB : Mes nouvelles noires sont nées un peu par hasard. Je voulais tenter la publication d'un recueil et je cherchais un fil conducteur entre les nouvelles. Or, j'en avais deux, déjà écrites, où la mort tenait une place prépondérante. J'ai donc décidé que les autres suivraient le même chemin, pour la cohérence de l'ensemble. Je me suis bien amusée à les écrire, mais je suis vite passée à autre chose et n'y reviendrai pas.

Un pinceau, un colibri était ma première tentative de finaliser un roman. Je tenais une bonne idée, il ne me restait qu'à en faire de la littérature. J'y ai pris beaucoup de plaisir et j'ai énormément appris. Je n'aurais pas pu écrire Le facteur D/E sans avoir fait mes armes auparavant sur une intrigue moins complexe.

E : Par rapport à vos précédents écrits, Le facteur D/E semble prendre un autre virage dans votre carrière littéraire. Comment l’expliquez-vous ?

LB : J'ai quitté effectivement le domaine de la littérature disons classique, pour celui d'un autre genre d'écriture. Mon défi était le suivant : faire passer un message tout en donnant au lecteur une histoire distrayante, jouer avec de plus nombreux personnages, dans un contexte d'action avec un rythme à soutenir.

Le facteur D / E est donc mon deuxième roman (même s'il a été publié en premier par choix). Il est né d'un rêve, raconté par un ami très cher, que nous avons décidé de développer ensemble. Nous partageons les mêmes convictions, les mêmes espoirs, il nous fut donc facile de collaborer à inventer cette histoire que j'ai ensuite rédigée. La SF a toujours été un de mes domaines de prédilection (je suis une inconditionnelle d'Asimov entre autres) et l'anticipation se prêtait particulièrement bien au propos.

E : Votre ami très cher est bien Kevin Assassin ? Un livre à deux a dû être une extraordinaire aventure.

LB : Oui, c'est bien lui et c'était en effet une fort belle aventure, dans la continuité de notre amitié. Kevin était en vacances chez moi et un matin, il m'a raconté le rêve qu'il avait fait dans la nuit (en gros, les D et les E). J'ai trouvé l'idée excellente, et lui ai dit que s'il voulait que j'en fasse un roman, il fallait qu'on invente l'essentiel de la trame de l'histoire ensemble puisqu'il en était à l'origine. Nos convictions étant identiques, tout a coulé tout seul. Il s'est chargé de la majeure partie des recherches et m'a apporté des idées et ses souhaits sur les sujets à aborder.

Il adore le bouquin et les retours qu'il a pu avoir sont identiques à ceux que j'ai reçus, c'est-à-dire très positifs, ce qui nous réjouit tous deux.

E : Votre roman a été catalogué dans la SF comme un roman d’anticipation. Mais j’ai l’impression que le sujet de fond est bien ancré dans la réalité. Est-ce un effet de mode ou une conviction qui ne demande qu’à être défendue ?

LB : Bien sûr ! L'anticipation n'était qu'un artifice pour regarder la réalité, tout en projetant un avenir proche de ce qui nous pend au nez si on ne fait rien. Nous avons tout ce qu'il faut à notre disposition pour changer le cours des choses, à condition de s'y mettre ensemble et d'y consacrer le temps qu'il faudra. Pour moi, c'est une évidence.

Alors, la mode n'a rien à voir là-dedans. Je me fiche des modes et refuse de me limiter, dans l'écriture comme dans tous les domaines. Ce que représente Le facteur D/E est une façon de vivre à part entière, une manière de pensée, qui va bien au-delà du mythe écologique.

Je veux que le lecteur qui découvre le livre se dise qu'il va lire une chouette aventure et que le message passe en douceur. Même s'il est un peu appuyé (puisque c'est nécessaire encore) l'intrigue, les personnages, l'ambiance le lui rendent plus léger à digérer.Il m'a semblé qu'en lisant ces choses, l'impact serait peut-être plus fort que celui des images (mêmes formidables comme elles le sont parfois sur ces sujets). Nous sommes tellement bombardés d'images que la vigilance s'en ressent. Alors que la lecture induit un type de concentration propice, je crois.

E : Dans votre roman, on ressent une grande sensibilité humaine. D’où vous vient cette force et ce message d’espoir ?

LB : J'ai appris cela de mon parcours, des gens qui ont croisé ma route. Dans ce roman, je n'ai rien fait d'autre que dire ce à quoi je crois, ce qui me semble vraiment important pour le devenir de l'humanité. J'aime la Terre et j'aime les hommes qui y vivent, malgré leur détresse, leurs faiblesses, leurs erreurs (et les miennes tout pareil). Cet espoir que vous avez ressenti (et ça me touche beaucoup de lire ça ! car au-delà du constat des choses à réparer, c'est bien l'espoir que je souhaite insuffler au lecteur) c'est juste le mien. Je puise ma force dans cette spiritualité sans religion, sans dogme, sans barrières que j'aborde à la fin du roman.

E : J’ai l’impression que vous avez mis beaucoup de vous même. Êtes-vous senti vidée après la rédaction de ce roman ?

LB : Pas vidée du tout ! Seulement heureuse et soulagée d'avoir réussi à faire ce que j'espérais. De ne pas être déçue par mon travail. Léni, Kerian, Jess et les autres font partie de moi maintenant, ils sont comme des amis que je connais bien. Et puis aussi j'ai tellement de projets en tête que je ne m'appesantis pas, je passe vite à autre chose.

Finaliser une œuvre est une immense joie ! L'impression qu'on est plus complet qu'avant, peut-être…

E : Ce roman Le facteur D/E est-il le lancement d‘une longue carrière? Avez-vous le projet d’un nouveau roman ?

LB : J'espère bien faire une longue carrière. J'ai plein de projets, dans des domaines variés de l'écriture. Mes convictions (écologiques, philosophiques, spirituelles) transparaîtront toujours dans ma production, je pense, de façon plus ou moins volontaire. Mais quand ce sera volontaire, ce sera d'une façon plus discrète, pas comme dans Le facteur D/E, mais plutôt en filigrane. Il faudra un peu plus lire entre les lignes.

Actuellement, j'écris une saga médiévalo-fantastique, que j'espère particulièrement originale par rapport à ce que je peux moi-même lire dans ce domaine. J'ai aussi un autre manuscrit, qui sort du domaine littéraire, mais je ne peux rien en dire pour l'instant, avant de l'avoir soumis à mon éditeur.


E : L’interview se termine. Quant aux questions, l’auteur Laurence Barreau répond : “J'ai beaucoup aimé ce dialogue très vivant, presque à bâtons rompus. Je vous ai répondu sincèrement et sans contrainte aucune.”

Je tiens, pour ma part, à remercier l’auteur d’avoir passé du temps pour ses lecteurs et de n’avoir pas hésité à se dévoiler. Un grand merci.

Ecrite par Emily, le 16 Février 2011 à 14:02 dans la rubrique Interviews .
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