Alibis - Numéro 35
		Alibis Edition : Les Publications de Littérature Policière Inc. Eté 2010, 144 pages ISSN : 1499-2620 10 $

Ce numéro de la revue est un festival de nouvelles meilleures les unes que les autres, alors même que la barre avait été placée haut avec la première, gagnante du prix Alibis 2010.

Mr Hämmerli, de Richard Ste-Marie, raconte l'histoire d'un homme devenu assassin pour avoir dû renoncer à son rêve de devenir chanteur lyrique. Il réussit bien dans sa profession, et un jour il est engagé par une Diva. Les personnages et l'intrigue sont originaux, et l'écriture est superbe. Vraiment une grande réussite dans le format court.

Morts sur le Corner, présentée par Sylvain Meunier, a la particularité d'avoir été élaboré à plusieurs voix par des élèves de quatrième secondaire de Montréal, sous la supervision de leur professeur et de Sylvain Meunier, qui l'a ensuite mise en forme. Cette belle histoire tragique d'ados de quartiers sensibles qui essaient de s'en sortir est particulièrement touchante. L'intrigue a été inventée par Locita Braisier, Jerry François, Charles Olivier Ross et Jeffrey St-Cloud.

Intoxication, de Genevyève Delorme : depuis l'incendie, Martine se sent mal, n'arrive pas à récupérer, et reste convaincue qu'elle a été intoxiquée par la fumée... à moins que... Cette histoire à chute est si bien réussie que je m'en voudrais d'en dire plus, craignant de vous en gâcher la lecture !

Seppuku, de Geneviève Blouin : mi-japonaise, mi-québécoise, Miuri Sauvé-Mishima est plus à même que quiconque de découvrir la raison du seppuku de Clara Séjor. Cette histoire policière finement écrite est originale dans le genre, et par l'implication de la culture japonaise.

Banlieue Xtrême, de Sébastien Aubry : Martin et Hans Müller sont tous deux fans de muscle car, mais un seul d'entre eux, fan élu de la soirée, peut prendre place dans le cockpit au côté du pilote. Encore une excellente histoire à chute qui fait froid dans le dos.

Florence Meney a rencontré RJ Ellory, qui décrit ici son processus d'écriture, et parle de l'un de ses prochains romans.

La vie comme un roman noir, que nous propose Norbert Spehner, présente quelques cas d'auteurs de polars qui ont eux-mêmes eu maille à partir avec la justice, à tort ou à raison. La lecture de cet article minutieusement documenté et passionnant à lire pourrait bien vous occasionner quelques surprises, et vous rappeler que les personnages qu'un auteur crée ne le décrivent pas forcément, ou que les humains ne cessent pas d'évoluer au cours de leur vie.

Dans la mire donne des pistes plus intéressantes et internationales les unes que les autres. Personnellement, je retiens Anges, de Julie Grelley, qui semble très intrigant, Les disparus de Monte Angelo, le nouveau roman de Thomas Kanger, auteur du Temps du loup, et enfin la version française des Raisons du doute (Raggionevoli dubbi) de Gianrico Carofiglio, auteur de polars célébrissime en Italie, mais pas encore assez traduit en français.